« Changer le nombre de traites quotidiennes a surtout du sens pour décélérer », estime Benoît Rubin.

POUR FREINER LES LIVRAISONS

Il suffit de passer en monotraite quotidienne en fin de lactation, tout en levant le pied sur l'alimentation. C'est un moyen de conserver tous ses effectifs sans dépasser son quota. « Cette option a du sens si l'éleveur doit ensuite accroître ses livraisons à une période donnée », souligne Benoît Rubin.

A priori, il n'y a pas de conséquences sur la lactation suivante et les résultats de reproduction s'améliorent. L'Institut et ses partenaires ont prévu de le vérifier prochainement dans des essais.

POUR ACCROÎTRE LES LIVRAISONS

Il est à l'inverse possible d'augmenter la fréquence de traite.

Reprendre la traite du dimanche soir. L'impact sur les volumes est de 3 à 5 %. Il nécessite de revoir l'alimentation légèrement à la hausse.

Supprimer la phase de monotraite. La hausse de production est d'environ 20 % si la monotraite est mise en oeuvre sur les deux derniers mois de la lactation, et jusqu'à 35 % si elle est appliquée sur toute la lactation.

Passer de deux à trois traites par jour. Le gain de production attendu est de 10 à 15 %, avec une augmentation des quantités de matières grasse et protéique de 8 %. Certains éleveurs l'ont testé en 2007-2008, lors de la flambée du prix du lait. Cependant, rares sont ceux prêts à recommencer, même sur une courte durée. Le coût en termes de charge de travail s'avère trop lourd. « Le rythme peut se tenir quelques mois, à condition d'être au moins deux pour se relayer, témoigne l'un de ces éleveurs. Il y a aussi des moments pour le faire : c'est impossible au printemps et en été, quand il y a du travail par ailleurs. Reste l'hiver. Mais alors le pic de production ne correspond plus aux besoins des transformateurs, qui ont déjà trop de lait à cette période ! » Pas question non plus de se lancer dans un tel challenge si le gain n'est pas notable. Une année comme celle-ci, le prix du lait n'est pas suffisant pour couvrir les charges supplémentaires en aliments et en dépenses liées à la traite.

« Trois traites par jour peut avoir du sens sur les trois premières semaines de la lactation, pour augmenter le volume de lait en stimulant la mamelle », suggère Benoît Rubin. L'arrière-effet est très positif sur la suite de la lactation. Mais ce rythme a trop de conséquences sur le travail pour être mis en place à la légère. Le robot de traite le permet, en programmant une diminution de l'intervalle minimal entre deux traites. Mais en accroissant la fréquentation, attention à la saturation du robot.