« Nous avons acheté nos premières charolaises inscrites dans la Nièvre et l'Allier en 1990, se souviennent Nicole et Patrice Bigot au Horps, dans la Mayenne. Toutes étaient calées pour des vêlages d'hiver, ce qui a occasionné une surcharge de travail à cette période. Nous avons aussi rencontré quelques problèmes sanitaires avec les veaux liés à la concentration en bâtiment. Rapidement, nous avons choisi d'avancer une partie des naissances à l'automne et de repousser les autres aux printemps. » Pour cela, Nicole et Patrice mettent leurs génisses à la reproduction à vingt et un mois. C'est-à-dire six mois plus tôt. La transition se fait sans difficulté.

Vingt ans plus tard, ils conservent ce rythme : une première moitié des quatre-vingt-dix charolaises vêlent de fin août à octobre, l'autre de février à avril.

PLACES LIMITÉES EN BÂTIMENT

« Comme nous n'avons pas assez de places en bâtiments pour loger tout le troupeau, les génisses qui vêlent au printemps passent l'hiver dehors, explique Patrice. Elles sont regroupées sur les parcelles les plus portantes. Je leur distribue de la paille, du maïs ensilage et un correcteur azoté. Elles maigrissent souvent un peu. Mais elles reprennent très vite de l'état au printemps et je n'ai pas besoin de faire de transition. »

Celles nées à l'automne rentrent en bâtiment le premier hiver s'il y a de la place disponible. Elles restent dehors le second hiver et reçoivent une ration à base de foin, de maïs ensilage et d'un correcteur azoté. En 2010, les récoltes de foin ont été divisées par deux. Nicole et Patrice ont dû remplacer ce fourrage par de la paille. Heureusement, cette année-là, la surface en maïs était importante puisqu'elle atteignait 20 ha. Le changement de fourrage n'a pas posé de problème particulier.

Avec deux périodes de vêlages, Nicole et Patrice répartissent le travail. Ils rencontrent peu de soucis sanitaires sur leurs veaux. À l'automne, les problèmes sont moins fréquents. Et dès le mois de mars, si les conditions le permettent, les naissances ont lieu à l'extérieur. « Le coût alimentaire est plus important pour les vêlages d'automne car l'alimentation des mères est soutenue en hiver, reconnaît Patrice. Mais les femelles, qui mettent bas au printemps, bénéficient de la pousse de l'herbe. »

Avec deux périodes de vêlages, Patrice et Nicole, qui finissent tous leurs bovins, étalent également leurs ventes sur l'année. Suivant la demande, ils vendent quelques mâles et quelques femelles pour la reproduction. Le couple se rend notamment pour cela au concours d'Évron (Mayenne), début septembre. « Les ventes de reproducteurs nés à l'automne sont aussi plus faciles », concluent-ils.