Cette année, la gestion de l'irrigation par la définition de volumes prélevables a fait beaucoup parler d'elle. De nombreuses manifestations ont marqué ces derniers mois, surtout dans le bassin Adour-Garonne, pour dénoncer la baisse de volumes de 30, 50, voire même 100 % dans certains bassins versants. Ce qui pourrait mettre en péril la viabilité de certaines exploitations.
Le maintien comme référence de l'année quinquennale la plus sèche pour le calcul des volumes prélevables pose problème à la profession, qui estime que ce principe est « inapplicable et inacceptable pour les rivières non ou peu réalimentées, totalement dépendantes du climat. Il n'existe dans ce cas qu'un seul mode de gestion par les débits en temps réel. »
DÉLAIS REPOUSSÉS
D'après la loi sur l'eau et les milieux aquatiques de 2006, plus aucune autorisation temporaire de prélèvement ne devait être délivrée à partir du 1er janvier 2011 en zone de répartition des eaux, là où le déséquilibre prélèvements/ressources est chronique.
Mais finalement, après demande des irrigants, un délai supplémentaire d'un an a été accordé. Concernant l'équilibre entre autorisations de prélèvement et volume prélevable, la date retenue est 2017 au lieu de 2014. Des paliers annuels progressifs de 5 à 10 % de réduction annuelle des prélèvements jusqu'en 2015 ont aussi été proposés par Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie de l'époque. Un laps de temps que la profession aimerait voir consacré à des études d'impact sur les conséquences environnementales et socio-économiques de ces baisses de volumes.
Conséquence directe de ce retard pris dans la définition des volumes prélevables, un décalage dans la création des organismes uniques qui doivent gérer, de façon cohérente et collective, la ressource.
Sur le terrain, une solution pour compenser ces pertes serait de stocker l'eau. « Il faut revenir à du pragmatisme et à du bon sens », réclament les irrigants. Mais les négociations avec l'Etat sont toujours difficiles, notamment sur le financement.