La photo et le numéro de téléphone d'André Tatareau, producteur à Thouars-sur-Arize (Ariège), figurent sur des bouteilles de lait de sa laiterie, Onetik. Ce qui lui vaut parfois d'être appelé par un consommateur qui voudrait visiter sa ferme. Depuis 2003, il participe à la démarche « Laits de pays » lancée par Onetik. Voilà sept ans que cette entreprise met sur le marché des laits produits et consommés localement : Basquilait et Béarn Lait en Pyrénées-Atlantiques, Lait Pyrénées dans les départements de la chaîne des Pyrénées, Lait du pays cathare dans l'Aude et en Pyrénées-Orientales. Vendus au prix des marques nationales, ils « rapprochent le producteur et le consommateur », explique la laiterie.
LES PRODUCTEURS PARRAINÉS
Autre originalité, les éleveurs sont étroitement associés à la démarche. C'est pourquoi, outre sa photo sur les bouteilles, André Tatareau est également parrainé, depuis 2009, par un hypermarché Leclerc de la région. Le directeur du magasin est venu voir son élevage. Une photo des deux hommes sert d'affiche placée en tête de gondole du rayon lait de la grande surface. Cette dernière s'engage à réserver une place de choix au lait régional dans son linéaire, tandis que l'éleveur assure des journées d'animation dans le magasin. « Rencontrer les clients est important pour les fidéliser, confie André Tatareau. Quand ils font leurs courses, ils achètent notre lait car ils en connaissent la provenance.»
« Notre opération de parrainage est une réussite », confirme Xavier Maurance, président d'Onetik SAS, soulignant l'importance du dialogue instauré entre les agriculteurs et la grande distribution. Au-delà de la confiance retrouvée et de la place gagnée dans les linéaires, l'opération est payante pour les éleveurs. Non seulement parce que la laiterie, outre les suppléments de prix pour la qualité, offre une prime aux laits régionaux et au parrainage, mais aussi parce que certains distributeurs ont eux-mêmes pris le relais. Ainsi, depuis fin 2009, le groupe de distribution du Sud-Ouest Guyenne & Gascogne a mis en place sa propre caisse de soutien au prix en prélevant sur ses marges, pour la redistribuer aux éleveurs participant à l'opération. A Auch (Gers), le magasin Leclerc a adopté le même principe avec son producteur parrainé. Un moyen pour les enseignes de s'impliquer dans l'activité laitière de leur zone de chalandise, tout en redorant leur image.