Case IH commercialise en France depuis 2009 un des tracteurs les plus puissants du marché, le STX QuadTrac. Ce monstre des champs est un articulé à quatre chenilles indépendantes proposé en plusieurs versions allant de 385 à 589 chevaux. Actuellement, il n'est homologué que pour rouler dans les champs.

 

FICHE

Gamme : QuadTrac 385, 435, 485 et 535

Puissance : 385, 435, 485 ou 535 ch au régime nominal

Moteur : 12,9 litres d'Iveco et 15 litres de Cummins

Transmission : full-powershift 16/2

Relevage : catégorie IV

Prise de force : 1.000 tr/min

Distributeurs : 4 + Power Beyond à signal de charge

Poids : de 22 à 26 tonnes

 

Impression d'ensemble

 

 

Imposant. Avec quatre chenilles triangulaires, le QuadTrac ressemble à un engin de chantier. Il est  également utilisé dans  les travaux publics pour tirer des scrapers.

Au premier coup d'oeil, le QuadTrac 485 impose son style, avec un capot profilé et un large nez pour le radiateur. La cabine, centrale, surplombe l'engin. Quant aux chenilles triangulaires, elles donnent une impression d'engin de chantier, apportant robustesse et puissance de traction. Si on se rapproche et que l'on analyse la structure, on comprend mieux pourquoi il pèse jusqu'à 26 tonnes.

Châssis

Le châssis mécanosoudé se décompose en deux parties, avec une articulation centrale pour diriger l'engin. A l'avant, une grosse coque supporte le moteur et la transmission; à l'arrière, le réservoir de 1.100 litres et le relevage. L'articulation est très spécifique au QuadTrac et offre une oscillation du châssis de 13 degrés.

Moteur

La gamme des QuadTrac est composée de quatre modèles pour le marché français. Le 485 ainsi que deux autres modèles reçoivent une motorisation européenne, avec un six-cylindres Iveco de 12,9 litres. Le plus gros est motorisé par un Cummins de 15 l développant 589 ch. Le moteur Iveco dispose de la technologie propre à la marque, le turbo Compound, qui permet de restituer un surplus de puissance de 8 % au vilebrequin.

Transmission

La machine est équipée d'une boîte full-powershift à seize rapports avant et deux arrière. Elle offre une plage de travail de neuf rapports, entre 5 et 13 km/h. Positionnée sous la cabine, elle est indépendante du moteur et reliée par un arbre à cardans. L'entraînement des quatre chenilles est permanent. Les blocages de différentiels sont également indépendants sur chaque essieu. Ils disposent ainsi de deux commandes permettant de jouer avec l'articulation lors de passages très difficiles. Sur les chemins des champs, le STX se déplace à une vitesse maximale de 37 km/h.

Trains de chenilles

 

 

Unique. Les chenilles en caoutchouc sont fournies par Goodyear, unique fabricant pour cette taille de chenille. D'origine monté en 750 mm de largeur, le QuadTrac peut recevoir en option une monte en 900.

Comme le tracteur, les chenilles en caoutchouc sont « made in USA », founies par Goodyear. Pour assurer une bonne traction, et surtout éviter de décheniller, la tension est régulée en permanence, avec un rattrapage du jeu en continu. Ce système électrohydraulique est indépendant des autres circuits d'asservissement du tracteur. Chaque train de chenilles pivote pour un meilleur suivi du sol. Le système de freinage, placé au centre des différentiels, opère sur les quatre chenilles.

Relevage et système hydraulique

 

 

Attelage. Le relevage de catégorie IV est surtout utilisé pour des outils comme la charrue.

Le relevage arrière, de catégorie 4, a une capacité de 9 tonnes. Cette force de levage est faible comparée à la masse du tracteur, car cet engin est taillé pour la traction pure. Une imposante barre oscillante est prévue pour cette application. Du côté de l'hydraulique, son système Power Beyond à signal de charge (load-sensing) se compose d'une sortie, d'un retour libre et d'une connexion Pilot. Le circuit délivre un débit de 151 l/min – 159 l/min sur le gros modèle – à 2.000 tr/min. De série sont montés quatre distributeurs à double effet. Un cinquième est en option. De même qu'une prise de force de 1.000 tr/min, utilisée principalement pour un transbordeur.

  

Cabine

 

Confortable. Le poste de conduite accueille un siège en cuir et une teinte commune aux Magnum. Les informations sont regroupées à droite du chauffeur, dans le montant et sur la console.

 

Le poste de conduite, à 2,5 mètres de hauteur, permet une visibilité sur tout le tracteur, ainsi que sur l'outil. Mais lors de la phase d'attelage, c'est à l'aveugle que le chauffeur se positionne. Autour du volant, rien ! Uniquement l'inverseur à gauche. Toutes les informations sont regroupées à droite, sur le montant, et les commandes, sur l'accoudoir. Le siège est en cuir suspendu. D'un volume de 3,7 m3, la cabine est montée sur Silent-bloc, d'où un confort un peu limité. L'accès se fait par le côté gauche, avec une échelle de cinq marches qui pivote grâce à des biellettes, laissant la place aux chenilles lors des virages en butée.

Conduite

 

Commandes. Le levier de vitesses sert d'accélérateur à main. Le bouton permet un passage vitesse par vitesse.

 

Le QuadTrac se conduit comme un Magnum, qui reprend la même console. Le levier de vitesses sert d'accélérateur à main, tandis que le bouton permet de monter ou descendre les vitesses. Le STX hérite également de l'automatisme de conduite sur champ et sur route, qui fonctionne comme une boîte automatique. Au pied, les choses changent. A droite, on retrouve une pédale de frein. En revanche, à gauche, une pédale d'approche permet de réaliser des manoeuvres délicates. Toutes les fonctions du tracteur sont commandées depuis la console de droite : relevage, hydraulique, blocage des ponts...

Pour se diriger, c'est comme sur un tracteur conventionnel, on tourne avec un volant, jouant ainsi sur l'articulation. Durant les premières heures, la maniabilité semble difficile, d'autant plus en marche arrière, la cabine se déportant du côté opposé où l'engin est dirigé.

Entretien

Pour les interventions de service, le capot du moteur est en une seule pièce, qui bascule vers l'avant. Il faut tout de même escalader les chenilles pour accéder au moteur. Du côté droit, une trappe de visite donne accès à la batterie et au système hydraulique interne.

NOTRE VIDEO : Case IH STX QuadTrac : un monstre à chenilles de 600 ch

 

LE BILAN

Les plus

Les moins

Quatre chenilles indépendantes sur un tracteur articulé

Coefficient d'adhérence et de traction important

Inférieur à 3 mètres de largeur

Homologation française uniquement dans les champs

Pas de modèles à roues

Visibilité sur le crochet d'attelage (barre oscillante) 

 

  

  

 

Utilisateurs potentiels : les très grandes exploitations

Le QuadTrac est spécialement conçu pour des travaux de traction. Avec son poids important, il peut aisément tirer des outils traînés, sans report de charge, comme des déchaumeurs de grande largeur, et ce, sans cabrer. Les chenilles augmentent le coefficient de traction et diminuent la compaction des sols. Cela en fait un tracteur de tête offrant des hauts rendements horaires, adapté aux très grandes exploitations céréalières. Cependant, avec une telle homologation, il trouvera sa place dans une exploitation au parcellaire regroupé. D'un autre côté, avec ses chenilles renforcées de 900 mm, il trouve également sa place dans le domaine des travaux publics, pour la traction d'outils de type scraper, pour la réalisation de routes ou de voies de chemin de fer.