Période de sensibilité

La période de sensibilité du tournesol à une attaque des pucerons se révèle très longue. Pouvant débuter peu après la levée, elle se prolonge jusqu'à la formation du bouton floral. En cas d'attaque précoce et importante, le rendement peut ainsi baisser de 3 ou 4 q/ha. Les feuilles, qui se crispent sous l'action des piqûres, voient alors leur activité photosynthétique se réduire.

Néanmoins, «l'attaque est souvent plus spectaculaire que réellement nuisible», témoigne Louis-Marie Allard, ingénieur Cétiom à Dijon. En effet, les attaques sont de moins en moins pénalisantes au fil du développement du tournesol. L'impact devient même négligeable une fois le stade bouton étoilé (E1) atteint. Dès lors, l'application d'un produit insecticide ne se justifie plus.

Surveillance des attaques

Une attaque provoquant une crispation faible et réversible de la feuille n'a que peu d'incidence sur le rendement. A l'inverse, une infestation marquée par une déformation intense et difficilement réversible déstabilise le fonctionnement du tournesol. La plante est également plus sensible à des maladies. «Ces crispations favorisent le maintien de l'humidité propice à la germination des spores de sclérotinia», explique l'ingénieur. Les pertes peuvent alors être plus importantes (voir l'encadré). Une surveillance régulière du feuillage est donc nécessaire pour repérer les attaques et évaluer l'intensité des déformations. Ces deux critères détermineront alors s'il convient d'intervenir ou non.

Seuil d'intervention

Une intervention n'est pas utile si moins de 10% des plantes présentent des signes légers de crispation. La faune auxiliaire (essentiellement les coccinelles) ou le simple changement de conditions climatiques suffisent généra- lement à contenir, voire même à venir à bout de l'attaque. Toutefois il est important de renouveler l'observation dans les huit jours.

En cas de crispation importante mais toujours sur moins de 10% des plantes, l'intervention n'est pas plus nécessaire. Et bien qu'elle soit le signe d'une installation plus marquée des pucerons et qu'une multiplication explosive de ceux-ci soit toujours à craindre ultérieurement, une intervention à ce moment-là est rarement la meilleure stratégie. En effet, il est dommage d'intervenir sur une attaque de pucerons encore faible au risque d'éliminer en même temps la faune auxiliaire, alors que cette dernière aurait pu s'en occuper seule. De plus, une application anticipée ne peut pas garantir une efficacité maximale du produit en cas d'échelonnement des vols.

La meilleure solution revient donc à ne pas intervenir immédiatement et renouveler l'observation trois à quatre jours après. Mais lorsque plus de 10% de plantes montrent une crispation intense, l'intervention doit alors être rapide, sans quoi les dégâts risquent de devenir irréversibles.

Toutefois, Louis-Marie Allard reconnaît la difficulté d'évaluer la part de plantes touchées et surtout l'intensité de la crispation, car «certaines variétés de tournesol ont naturellement des feuilles à l'aspect pouvant faire penser à des signes de crispation», d'où le risque de confusion.

 

De la tige et du bouton: un terrain propice

Les attaques précoces du puceron, si elles ne sont pas combattues, risquent d'affecter le bouton du tournesol et même de le détruire. En effet, la contamination par sclérotinia apparaît vers le stade 6-8 feuilles et se transmet rapidement vers le coeur du bouton. Un transfert peut aussi s'opérer des feuilles vers la tige, qui risque alors de se sectionner. L'impact d'une attaque de sclérotinia sur le bouton ou sur la tige est alors bien plus important que la seule attaque des pucerons, car les pertes de rendement peuvent alors atteindre 50%.

 

 

 

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