Vêtu de sa tenue d’artiste, Bruno Cardot lance : « Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour défendre son métier... » L’agriculteur de Moÿ-de-l’Aisne, au look classique, n’hésite pas à enfiler une perruque et une manche imitant le tatouage pour lutter contre l’agribashing. En parodiant des chansons célèbres, il veut alerter sur les calomnies que subit sa profession.
Bruno Cardot a revisité le titre Antisocial du groupe de hard rock Trust en Antifarmer, tu perds ton sang-froid !, et le tube La tribu de Dana du groupe Manau en Ma France, ma campagne. « Avec un tel déguisement, je sais que les jeunes cliqueront sur la vidéo », observe l’agriculteurde 48 ans.
Moyens disproportionnés
Batteur depuis quinze ans, le mélomane troque sa batterie contre une guitare et s’éclate. « Mes enfants : Justine, 19 ans, et Arthur, 21 ans, me boostent. C’est cette génération que je veux toucher. Alors, je leur fais toujours valider mes délires », souffle Bruno, le plus souvent filmé par sa fille.
« Je ne connais pas de métier aussi décrié que le nôtre. Nous prenons cher avec les acteurs de la viande synthétique qui sont, par ailleurs, très liés aux associations anti-élevage. » Amer, il constate que ses détracteurs peuvent s’offrir une campagne d’affichage très onéreuse dans le métro : « Moi, j’agis avec mes petits moyens. »
Ses chansons cartonnent
Brunon vise juste, car ses chansons cartonnent. Quelque 24 600 vues sur Twitter, près de 250 000 sur Facebook pour son dernier clip posté fin décembre (1) et de 50 000 sur TikTok. Bruno réalise en plus chaque semaine une vidéo de 1 min 30 : séance de vulgarisation ou coup de gueule, selon l’humeur.
dédicacée aux #agriculteursfeat @farmers3b @Fragritwittos #FrAgTw@emma_ducros @GeWoessner @virginie_garin @BegonThomas @LeValeroy2 @MacLesggy @pernautjp @helenegreg @LucieDe_G @J_Denormandie @Agri_Gouv @Max_Darquier @AnaisLochon @cga_paris @ChouetteAgile @roqueeva pic.twitter.com/8AJAktiBxG
— Bruno (@BruCardot) December 27, 2020
Membre de l’association France Agri Twittos depuis 2017, il observe : « Ce groupe apolitique et asyndical correspond vraiment à ce que je cherchais. Nous donnons une image positive du métier. Nous ne sommes plus que 400 000 agriculteurs. Chacun doit s’impliquer à sa manière pour rétablir la vérité. »
Bruno est particulièrement actif sur Twitter et y consacre une heure par jour (trois fois 20 minutes) : « Sur mon tracteur, je profite de l’autoguidage pour tweeter. » L’ambassadeur de l’agriculture a également rejoint les plateformes AgriDemain et MonChamp.fr pour communiquer positivement.
Des projets plein la tête
Entrepreneur dans l’âme, Bruno Cardot a toujours des projets plein la tête. Il s’apprête à planter de la vigne et à se lancer dans le photovoltaïque. Sportif, il trouve encore le temps de pratiquer la marche nordique, une passion qu’il partage avec son épouse Caroline.
Catherine Yverneau