La chaleur et l’humidité favorisent la prolifération des mouches et des moucherons. Gênants pour les animaux, aussi bien au pré qu’en bâtiment, ils causent une diminution des performances zootechniques et présentent un pouvoir pathogène direct par leurs larves (myases sur les ovins et les veaux) et indirect en tant que vecteur de maladie (kérato-conjonctivite infectieuse bovine, fièvre catarrhale ovine, besnoitiose bovine, parafilariose, maladie hémorragique épizootique du cerf …).

Ce souci récurrent pour les éleveurs, renforcé par les déplacements des animaux et le réchauffement climatique, nécessite des mesures de prévention dès le printemps et des moyens de lutte efficaces lorsque les populations se sont développées.

  1. Les espèces à connaître

    La mouche domestique, la mouche d’automne et la mouche de la tête sont des espèces « lècheuses », omnivores se nourrissant sur les animaux (déchets de peau, liquides organiques…) et de matière organique en décomposition. La mouche piqueuse des étables et la mouche des cornes se nourrissent exclusivement de sang et sont très agressives par temps orageux. Les taons et les moucherons piqueurs affectionnent les points d’eau et les lisières de bois.

  2. Agir au printemps

    Les mouches se cachent durant l’hiver dans des anfractuosités. Dès le mois de février ou de mars, elles rentrent en activité. La durée du cycle est étroitement liée à la température ambiante (2 jours de durée de ponte-éclosion à 16°C, 0,5 jour à 30°C et 11 à 26 jours de stade larvaire à 16°C contre 5 à 6 jours à 30°C.) Une mouche vit en moyenne 20 jours et pond plus de mille œufs. 90 % des mouches présentes dans un élevage sont nées sur place d’où l’intérêt de maitriser les supports de reproduction.

    Limiter la matière organique mise à leur disposition passe par une bonne hygiène des locaux, l’éloignement des fosses à lisier ou des fumières, le nettoyage des outils d’épandage… Le compostage des tas de fumier bloque le développement des larves, le brassage des fosses à lisier limite les pontes. Une rigueur de propreté s’impose autour des points d’eau, des abords de silo… La distribution de seaux à l’ail au pré est répulsive sur plusieurs espèces de mouches. Les lanières antimouches aux portes des bâtiments ont témoigné de leur efficacité tout comme une bonne ventilation (courants d’air) dans les bâtiments (salle de traite…) et la présence de bosquets ombragés au pré. 

    Un protocole larvicide est conseillé au printemps avec une intervention mensuelle dans le respect des doses larvicides appliqués sur les litières, dans les fumières et fosses à lisier. Des lâchés précoces (à 15°C) puis réguliers d’avril à octobre de miniguêpes, parasites des mouches, permet d’abaisser la pression d’infestation des mouches.

  3. Lutte mécanique et insecticide

    Les appâts ou pièges représentent un bon révélateur de niveau de population et un indicateur de nécessité de traitement. La gamme est large : destructeurs électriques, supports englués, seaux à mouches… Ils sont installés dans les endroits stratégiques (box des jeunes animaux, salle de traite, ateliers de découpe et de transformation, bureaux…). Des ventilateurs ou des brasseurs d’air font également leur office. Des adulticides peuvent être appliqués sur des parois propres, claires et ne nécessitant pas de lavage.

Des insecticides sur les animaux complètent ce plan de lutte. Les boucles auriculaires peuvent protéger les bovins jusqu’à 4 mois et leur lessivage par la pluie n’altère leur efficacité que durant 48 heures. Les produits en application Pour-On diffusent sur la peau à partir de la ligne du dos. Ils sont peu lessivables par la pluie mais leur durée d’action est limitée entre 4 et 10 semaines. Leur renouvellement régulier est donc nécessaire. Les produits à pulvériser permettent, quant à eux, de soulager rapidement mais fugacement un animal infesté.

Source : Groupement de défense sanitaire de la Creuse (GDS 23).