« Une machine à traire fonctionne bien si elle est nettoyée correctement, mais elle ne se lave bien que si elle fonctionne correctement ! » note Jean-Louis Poulet, responsable de projet autour de la traite à l’Institut de l’élevage (Idele) lors d’une conférence au Space le 15 septembre.

Préserver les bonnes flores

« Il ne faut pas nettoyer plus blanc que blanc », sourit le conseiller. La flore bactérienne présente dans la machine à traire, comme celle de la mamelle, peut être à préserver. C’est souvent elle qui fait le goût du fromage par exemple, et évite le développement de flore pathogène. « Mieux vaut avoir une flore neutre qui occupe le terrain, que du vide. La nature n’aime pas le vide. Il sera remplacé par autre flore, qui pourrait très bien être pathogène. » Ainsi, le nettoyage est obligatoire, et la désinfection à réfléchir au cas par cas (lire l'encadré ci-dessous). 

Régler la turbulence

Avec l’agrandissement des salles de traites, les systèmes de nettoyage se complexifient : plus il y a de coudes et raccords dans le circuit, plus le nettoyage est difficile. Dans ce contexte, mieux vaut veiller à ce que la solution de nettoyage soit bien répartie sur l’ensemble du circuit. « Les bouclages de lactoducs sont des endroits difficiles à nettoyer auxquels on ne pense pas toujours. Or ils sont souvent à l’origine des problèmes » prévient Jean-Louis Poulet. 

La turbulence (alternance eau/air assurant une action de cisaillement) est certainement l’un des éléments les plus difficiles à régler et à évaluer. Elle doit se propager sur l’intégralité du circuit car son action mécanique contribue au nettoyage.  

Respecter les préconisations

Pour le reste, il est recommandé de se référer aux préconisations d’usage des produits. L’eau ne doit pas être trop froide, pour permettre une bonne dissolution des matières grasses, ni trop chaude, car cela pourrait provoquer la cuisson de certains éléments, l’évaporation du désinfectant ou encore des dommages sur la caoutchouterie.

Il convient également respecter le temps d’action affiché. Il est calculé de sorte à obtenir le temps de contact nécessaire pour les actions chimiques et mécaniques. Le raccourcir, c’est perdre en efficacité, mais l’allonger également : augmenter la durée de circulation, c’est voir la température de la solution diminuer. Or en dessous de 40°C, il est possible d’observer la re-déposition de matière grasse. Et gare aux plus pressés : « il faut suivre le processus jusqu’au bout, souligne le spécialiste de l'Idele. Si la pompe tourne dans le vide sur la fin du nettoyage, c’est normal. C’est pour sécher les circuits, et ça fait partie intégrante du lavage. »