«Une table ronde permet d’avoir davantage de convives et de mieux se voir. Notre nouveau bâtiment parapluie pour les génisses laitières et les vaches allaitantes à l’engraissement fonctionne sur ce principe ! », constate Philippe Mouchel, du Gaec du Gard, à Breuville (Manche). « Dans un emplacement restreint nous avons un bâtiment de 140 places avec une surveillance facilitée, des animaux tranquillisés et une ergonomie qui permet de trier des lots en toute sécurité à une seule personne », complète son jeune associé Raphaël Legendre, installé depuis trois ans.
Une bonne détection des chaleurs
L’exploitation est spécialisée dans la production laitière avec un troupeau de 125 vaches, essentiellement prim’holsteins, et 1,3 million de litres de lait produit. Dans leur bâtiment parapluie, Philippe et Raphaël élèvent une cinquantaine de génisses de renouvellement et engraissent 120 charolaises de réforme ainsi que des génisses.
Après dix-huit mois de recul (la mise en service date de mai 2018) sur cet investissement de 200 000 € tout compris, Raphaël estime avoir gagné trois mois dans l’élevage des génisses laitières prim’holsteins. « L’alimentation est bien calée, souligne l’éleveur. On détecte mieux les chaleurs qu’au pré ou en logettes. Le taux de réussite de la première IA (à 12 mois) est presque de 100 % alors même que nous utilisons des semences sexées. Le transfert d’embryon fonctionne aussi très bien. Depuis dix-huit mois, nous avons éliminé les problèmes respiratoires. Le vétérinaire est seulement venu pour deux césariennes et un retournement de caillette. »
L’ambiance du bâtiment est bonne, y compris en été ou par forte pluviométrie. La circulation des vents est facilitée par la cheminée. « Les veaux les plus jeunes occupent la case la moins exposée aux vents dominants. Les vaches se voient en permanence et elles sont toujours très calmes. L’aire paillée composte toute seule et bien mieux que dans les autres bâtiments, sachant toutefois que nous y ajoutons des plaquettes de bois issues de la ferme. »
Huit cases en « parts de camembert »
Les éleveurs, qui souhaitaient trier les animaux à une seule personne, ont également rempli cet objectif. La table d’alimentation est organisée tout autour du bâtiment et permet de gérer quatre rations. Le curage se fait au chargeur télescopique tous les quatre mois. L’intérieur du bâtiment est organisé en huit cases en « parts de camembert ». Le « rond central » est laissé vacant. Grâce à deux portes amovibles, il est utilisé pour isoler les animaux (notamment lors du curage) et les faire circuler vers le quai de chargement ou le système de contention et de pesée. Cela en toute sécurité avec une barrière anti-recul et anti-coups de pied.
« Nous utilisons le couloir de cette structure pour trier et charger des lots d’animaux issus d’autres bâtiments, explique Raphaël. Les prophylaxies sont grandement facilitées, de même que les échographies, les inséminations… Nous y gagnons en bien-être au travail, tout comme notre salarié et les intervenants extérieurs à l’élevage. »
Alexis Dufumier