«Si nous avions 40 hectares de prairies autour de la stabulation, nos montbéliardes pâtureraient encore, expliquent Raphaël et Florent Jammes, à Chaspuzac, en Haute-Loire. Mais nos 108 ha sont dispersés sur trois sites et très morcelé. Seuls 6 ha entourent notre nouveau bâtiment. Le zéro pâturage s’est imposé avec le passage de 50 à 90 vaches entre 2009 et 2014. Ainsi, nous avons réorganisé notre travail en restant attentifs à une bonne maîtrise de notre coût alimentaire. »
Une réorganisation est de fait nécessaire lorsque le Gaec familial passe de 4 à 2 UTH au départ à la retraite des parents en 2013. La famille Jammes met alors le turbo sur la production laitière Toutes les génisses sont gardées pour accroître le cheptel. Le travail de sélection porte ses fruits avec une moyenne d’étable de 9 500 kg à 33,5 g/kg de TP et 42 g/kg de TB, et un prix de championnat avec Douchka, à Paris en 2013. La moitié des mâles est vendue en reproducteurs, tandis que l’autre est engraissée en taurillons.
Depuis 2013, le cheptel loge donc sous un toit neuf avec 84 logettes sur tapis paillés, un Dac, un racleur automatique et un roto de 20 places. Le choix du zéro pâturage se traduit par la distribution quotidienne d’une ration semi-complète composée de 20 kg d’ensilage d’herbe, 27 kg d’ensilage de maïs, 2,1 kg d’orge et de blé, 1,3 kg de paille de lentilles, 2,1 kg de tourteau de colza et 1,1 kg de tourteau de soja. La ration est équilibrée pour 28 à 29 kg de lait. « Au-delà, les vaches reçoivent un concentré VL sans dépasser 3 kg par jour et par animal et 500 g de soja pendant les cent premiers jours de lactation, précise Raphaël. C’est un choix économique par rapport au prix du lait. »
quatre coupes par an
« La ration distribuée aujourd’hui est identique à celle que nous donnions auparavant l’hiver, poursuit-il. Nos sols séchants assurent une pâture de bonne qualité du 15 avril au 1er juin. Mais ils nous obligeaient à distribuer un peu l’été », se souvient Florent. Avec 25 ha de maïs, 25 ha de céréales, 10 ha de lentilles et 30 ha de prairies temporaires, le Gaec est autonome, à l’exception du colza et du soja. Leur achat par 25 t réduit le coût de 50 €/t. Les prairies temporaires composées d’un mélange de 3 ray-grass et 5 trèfles sont ensilées très tôt, à la mi -mai. À l’exception des années de sécheresse, Raphaël et Florent y font quatre coupes. L’ensilage d’herbe contient 17,2 % de MAT, 114 g de PDIN, 88 g de PDIE pour une valeur énergétique de 0,96 UF.
Le coût alimentaire moyen ne dépasse pas 120 €/1 000 l. En 2014, la moyenne départementale est de 142 €/1000 l pour les systèmes avec robots et de 112 à 115 €/1 000 l dans les systèmes avec pâturage. « Nous gagnons du temps l’été sans les clôtures, les déplacements des animaux et la surveillance extérieure. Plus de gyrobroyeur non plus pour des prairies très propres. » Les soins aux pieds requièrent, en revanche, des parages réguliers et un passage en pédiluve de sulfate de cuivre deux fois par semaine.