Grâce à la sélection génétique, la maturité sexuelle des génisses normandes s’est abaissée en moyenne de neuf jours par an ces quinze dernières années. Soit quatre mois et demi de gain. La précocité sexuelle est corrélée positivement avec la production de lait (coefficient de 0,4) et le format, en particulier la hauteur au sacrum (coefficient de 0,56). Par conséquent, une sélection menée selon ces derniers caractères a indirectement amélioré la précocité des animaux. Quant à l’héritabilité, elle est de 0,25 pour l’âge à la première IA et de 0,13 pour l’âge au vêlage.
Selon l’Inra, les génisses de la ferme expérimentale du Pin-au-Haras sont pubères en moyenne à 380 jours, permettant d’envisager une mise à la reproduction à partir de 15 mois. « La génétique permet de rajeunir l’âge de la mise à la reproduction, mais dans la pratique, les éleveurs l’exploitent peu », souligne Roxane Vallée, de l’Institut de l’élevage. Sur le terrain, l’âge à la première IA stagne autour de 23 mois et celui au vêlage à 33 mois. Habitude, calage du système sur la pousse de l’herbe... les raisons sont diverses.
Pourtant, il y a un double intérêt, zootechnique et économique, à faire vêler plus tôt. Les vaches sont moins grasses au vêlage et deux indicateurs, la durée de vie productive sur la durée de vie totale et le lait par jour de vie, sont améliorées. Pour un premier vêlage entre 24 et 26 mois, la durée de vie productive est de 49,2 % et le lait par jour de vie est de 8,7 kg, contre respectivement 41,6 % et 7,2 kg pour un vêlage à 34-36 mois.