Vêler jeune est un point commun aux 90 normandes de Marie-Pierre et Pascal Orvain. Le couple, installé aux Gondinières, dans le sud de la Manche, élève des génisses qui mettent bas entre 26 et 28 mois. Un vêlage précoce en comparaison aux 32 mois de moyenne en normande, selon le bureau de conseil en élevage Littoral normand.
« Nous avons recours au contrôle de croissance depuis plus de deux ans », signale Marie-Pierre. Depuis toujours, Pascal pèse ses animaux, mais ces nouveaux conseils lui permettent de « caler plus précisément la ration et de mieux planifier les dates de mise en reproduction. » Ainsi, l’hiver dernier, la ration des génisses a été ajustée avec moins de maïs et, surtout, davantage d’herbe et de paille. Les jeunes vaches de 400 kg ont été nourries avec 2 kg de matière sèche (MS) de maïs et 3,6 kg de MS d’ensilage d’herbe, complétés par 1,9 kg de MS de paille et 500 g de correcteur azoté. Pour le suivi, deux sessions de pesées sont réalisées par an. Le coût était de 220 euros hors taxes pour la dernière, en tenant compte d’une aide du conseil départemental.
Les inséminations sont planifiées dès que les génisses atteignent les 420 kg, soit à environ 15-17 mois, contre 23 mois en moyenne.
« Une génisse avant vêlage coûte de l’argent. Après, elle en fait gagner, commente Pascal. Si les génisses mettaient bas plus tard, il nous faudrait plus d’hectares et plus de places en bâtiment pour produire autant. Le vêlage précoce correspond bien à notre système. » En effet, le bâtiment de 86 logettes est rempli et l’élevage est également limité en surface. Les 79 hectares de l’exploitation sont pour moitié en herbe, 12 ha sont cultivés en blé et 29 en maïs. Ainsi, le chargement est d’environ 2,5 vaches par hectare. « C’est un système plutôt intensif », reconnaît Pascal. Produire plus de lait avec moins de place est donc un atout apprécié par l’éleveur, mais ce n’est pas le seul.
Une meilleure fécondité
« C’est entre 15 et 17 mois que les génisses sont le plus fécondes », relève l’éleveur. L’intervalle vêlage-vêlage de son troupeau est de 388 jours, contre 408 en moyenne pour les normandes. « Le vêlage est plus facile quand elles sont jeunes, souligne-t-il. Nous constatons qu’une vache qui vêle plus tard a moins de chances de faire une belle carrière. » Une constatation validée par l’étude de l’Institut de l’élevage.