Maintenir et optimiser un système à taille humaine, telle a toujours été l’optique des époux Marie-Christine et Dominique Meslin, à Lozon (Manche). Ils élèvent 49 vaches laitières sur 49 ha. Avec un coût alimentaire global de 82 €/1 000 l, ils avaient déjà gagné en 2013 le challenge de performance de l’atelier laitier de la Manche (organisé par le départemental de la Manche avec la chambre d’agriculture, le CER, littoral normand et l’AS Manche).
Un titre qui ne les a pas empêchés de continuer à se remettre en question, et à travailler encore sur la réduction de leurs coûts de production. Le coût alimentaire global a été réduit à 57 €/1 000 l sur l’exercice 2015-2016, pour des prim’holsteins de haut niveau génétique mais au potentiel sous-exprimé. Malgré une baisse du prix du lait, la marge brute a pu être préservée à 286 €/1 000 l. Si la vente de génisses amouillantes y a contribué, l’amélioration des résultats est surtout due à l’évolution du système alimentaire du troupeau, et à une plus grande autonomie protéique.
Depuis 2014, ils dédient une parcelle de 5 ha aux cultures de méteil (avoine, trèfle, féverole et triticale) puis de trèfle blanc et violet (associé à de l’avoine de printemps), qui sera ensilé pour intégrer la ration hivernale. Cette dernière se compose de 50 % de maïs ensilage, 30 % de trèfle ensilé, 15 % d’ensilage d’herbe et 5 % d’ensilage de méteil. À quoi s’ajoutent 1 kg de maïs grain inerté et 1,2 kg de tourteau de colza. Les laitières produisant plus de 25 kg de lait par jour reçoivent une complémentation individuelle. Les éleveurs ont ainsi réduit nettement leurs achats de tourteau. Auparavant, ils en distribuaient 2,5 kg/vache par jour, pour corriger une ration de base constituée de 80 % de maïs ensilage et 20 % d’ensilage d’herbe. « Nous constatons aussi un bel effet sur la santé et le comportement de nos animaux. Nos frais vétérinaires ont été contenus à 55 €/vache en 2015-2016 », souligne Marie-Christine.
Travailler en autonomie
Ce gain d’autonomie se paie en charge de travail. « L’ensilage du trèfle occasionne une corvée supplémentaire toutes les cinq semaines. Nous visons cinq à six coupes par an. Et nous subissons une baisse du taux protéique depuis que nous distribuons moins de tourteaux », constate Dominique. « Nous n’avons jamais cherché à nous agrandir. Avec une petite structure comme la nôtre, nous n’avons pas le choix, il faut que nous soyons bons sur tous les critères, pour travailler le plus possible en autonomie. Mais c’est stimulant de voir que nous avons toujours des marges de progrès », appuie Marie-Christine.