Tapie dans la plaine picarde, la nouvelle stabulation d’Éric Debrye, à Maulers dans l’Oise, n’a rien d’une « cathédrale ». Entrée en fonction au mois d’août dernier, elle culmine à 6 m. « Je ne voulais pas de grand volume, comme nous en disposions dans nos anciennes installations », souligne Éric (*), qui a choisi une structure légère, habituellement rencontrée en horticulture. À l’intérieur, l’espace est compté. Il n’y a pas de couloir d’alimentation mais un simple tapis de 85 cm accolé à la paroi de la stabulation. Il apporte la ration aux animaux jusqu’à l’extrémité du long pan. Les vaches y accèdent par un couloir d’exercice de 4 m de large. Le tracteur reste à l’entrée du bâtiment pour déverser le contenu du godet dessileur sur le tapis.

À côté du tapis, les vaches logent dans des logettes dos à dos posées sur une fosse caillebotis. « Je ne voulais pas d’aire bétonnée, souvent synonyme d’humidité stagnante, et source de nombreux problèmes sanitaires, précise Éric. Pour améliorer la propreté des aires d’exercice, je viens toutefois d’acheter un robot nettoyeur. » Son prix est élevé, environ 12 000 €, mais il fonctionne de manière autonome. « Comme le robot de traite, auquel je réfléchissais depuis une dizaine d’années, avoue Éric. Les gestes répétitifs dans la salle 2 x 5 en épi m’ont amené à investir dans un équipement robotisé pour terminer ma carrière dans de meilleures conditions de travail. De plus, si mon fils veut un jour s’installer, il fallait que j’aménage un outil de ce type, davantage compatible avec la vie de famille. »

Bonne adaptation

L’adaptation au nouveau bâtiment s’est bien passée. Aussi bien pour Éric, qui gagne deux heures de sommeil le matin, que pour les vaches laitières. Elles sont passées d’une aire paillée à des tapis en caoutchouc. « Elles se dirigent d’elles-mêmes vers le robot, explique Éric. J’interviens peu.

L’automate fonctionne sans souci. Je n’ai enregistré qu’une panne après le changement d’un tuyau. Le nouveau rythme est tout de même déstabilisant. Parfois, quand je rentre plus tôt le soir, je m’inquiète pour mes vaches. »

Côté ambiance, Éric est satisfait de la ventilation. La stabulation est isolée grâce à la laine de verre présente dans le dôme et aux panneaux sandwich des longs pans. « Quand les vaches sont arrivées au mois d’août, la température était de 35 °C à l’intérieur alors que le thermomètre affichait 40 °C à l’extérieur, indique l’éleveur. Si jamais je constate que l’air s’évacue mal, j’installerai alors des extracteurs d’air dans les cheminées. »

(*) Éric Debrye était en Gaec avec son frère Frédéric, puis les deux frères ont décidé de conduire leur exploitation chacun de leur côté. Éric a gardé les vaches laitières et délocalisé leur site à l’extérieur du village. Les génisses et les vaches taries occupent les anciens bâtiments.