Monter jusqu’à 600 jours de lactation : c’est l’essai (1) réalisé à la ferme expérimentale de l’Inra à Marcenat, dans le Cantal. Depuis 2011, la lactation de 53 vaches a été prolongée jusqu’à dix-neuf mois, les 136 vaches témoins restant à neuf mois de moyenne. L’exploitation rencontrait d’importants problèmes de reproduction dans son système bas intrants et très saisonné. L’allongement de lactation est donc choisi comme solution. L’objectif est de mesurer son effet sur les performances de reproduction et sur la production de lait.
Meilleur taux de gestation
Les vaches à lactation prolongée bénéficient d’un taux de gestation (ratio du nombre de vaches gestantes sur vaches inséminées) de 79 %, contre 55 % pour les témoins. De plus, seules 19 % sont gestantes par monte naturelle et non par insémination artificielle (IA).
Pour les vaches en lactation standard, la monte naturelle représente 50 % des gestations. Aussi, même en repassant en lactation standard les années suivantes, les vaches de l’essai profitent toujours de meilleures performances de reproduction. En revanche, elles sont perdantes au niveau de la production.
En race montbéliarde, la production laitière moyenne est inférieure de 1,5 kg par jour de lactation pour les vaches en lactation prolongée. En prim’holstein, l’écart se creuse, avec 2,8 kg de lait en moins qu’en standard. Cependant, après une année de lactation, les taux protéiques et butyreux remontent de façon significative. Ainsi, sur l’ensemble de la lactation, le taux butyreux (TB) moyen est 1,6 points au-dessus du standard, et 1,8 pour le taux protéique (TP).
Pour juger de l’intérêt économique, les gains de travail et de frais vétérinaire devront être pris en compte. À suivre.
(1) « Des lactations de 600 jours pour pallier les problèmes de reproduction dans les systèmes laitiers bas intrants de montagne », D. Pomies, F. Fournier, A. Farruggia.