Chacune des 50 prim’holsteins conduites par Pierre Douard à Yvignac-la-Tour (Côtes-d’Armor), consomme annuellement 10 t de maïs ensilage, 14 t d’herbe, 1 t d’enrubannage ou d’ensilage d’herbe, 500 kg de foin, 750 kg de tourteau de soja 48 et de tourteau tanné, et 450 kg d’un mélange d’orge et de blé. Le tourteau de soja et le tourteau tanné étant les uniques matières premières achetées, seule 3 % de la ration brute des animaux n’est pas issue de la ferme. « Le plus important, c’est de veiller à produire un maïs de qualité, estime Pierre. Ensuite, il faut privilégier les valorisations de l’herbe les moins coûteuses » (voir ci-dessous).

Les vaches sortent à l’herbe le plus tôt possible, entre le 15 janvier et le 15 mars. Cette pratique est possible grâce à la culture en dérobé d’un mélange de ray-grass italien en faible quantité et de trèfles annuels très productifs. À partir de début avril, les animaux sont conduits sur des prairies un peu plus tardives, mélange de ray-grass anglais et de trèfle blanc. « Dès que les animaux ont accès à l’extérieur, je diminue progressivement l’apport en maïs. Lorsque j’arrive à 4 kg journalier, j’arrête de distribuer du soja. Je reprends la complémentation entre le 15 juin et le 15 août, lorsque l’apport des prairies devient insuffisant. Les animaux reçoivent alors une ration d’hiver en plein été. »

Dérobées à l’automne

Après la récolte des céréales, Pierre sème les dérobées. La croissance rapide de la prairie permet aux vaches de pâturer une herbe jeune et riche à partir de fin septembre. « Ainsi, j’économise 30 % de soja entre fin septembre et fin novembre, se félicite l’exploitant. Les dérobées offrent l’avantage de pouvoir être exploitées au maximum sans craindre d’abîmer le terrain, car la terre est ensuite retravaillée avant de semer le maïs. » Lorsqu’il implante une prairie permanente après des céréales, Pierre s’arrange pour que les animaux passent dessus avant l’hiver, « afin que l’herbe soit de bonne qualité au printemps ».

« Toutes ces dates ne sont pas fixes et dépendent des conditions météo, explique l’éleveur. J’ai une vision globale de l’année à venir, mais 8 jours avant, je ne suis pas en mesure de dire exactement dans quelle parcelle sera le troupeau. » L’objectif est de maximiser le nombre de jours passés sur des prairies de qualité pour diminuer le recours au soja, tout en veillant à ne pas créer une surcharge de travail trop importante.