Jusqu’en 2016, le Gaec Lagunarte, à Sare dans les Pyrénées-Atlantiques, importait d’Espagne l’équivalent de deux camions de paille par an, pour garnir les box des génisses et des veaux, ainsi que compléter les rations. « En partant sur un prix de 60 €/t, j’en avais pour environ 2 000 € », estime Jean-Yves Zunda, en charge des 50 vaches laitières.

Depuis deux ans, les box des génisses sont paillés avec des plaquettes de bois. Seul le box des veaux, accessible uniquement à la fourche, nécessite encore de la paille. Les plaquettes sont livrées gratuitement, majoritairement en hiver et au printemps, par une entreprise d’entretien de parcs et jardins qui y voit un moyen d’éviter un détour par la déchetterie.

L’éleveur a réorganisé l’agencement de ses box pour libérer un espace à proximité immédiate des génisses, où abriter les plaquettes au fur à mesure des livraisons. « Je pousse tout avec le godet monté sur le tracteur, en quelques minutes. Laissé dehors, le mélange pourrirait trop vite. » Jean-Yves est pleinement satisfait : « La litière est moins esthétique qu’avec de la paille car elle noircit très vite, mais c’est très efficace. Elle reste souple et les génisses s’en accommodent parfaitement. »

Son stock est suffisamment important pour qu’il puisse s’en servir au fur et à mesure des besoins, sans craindre de pénurie. Tous les quarante jours environ, dès que les plaquettes commencent à « coller » aux flancs des animaux, il rajoute au godet une couche de 10 cm. « Je finis à la main pour une meilleure répartition. Il faut compter une dizaine de minutes pour le box de 8 m sur 10. » La litière est évacuée lorsqu’elle atteint une cinquantaine de centimètres. L’épandage du fumier avant le labour ne pose aucun souci.

Pas de risque pour le sol

Au début, Jean-Yves s’inquiétait de la chaleur dégagée par le tas de plaquettes et du risque d’acidification des sols. « Le premier mois, le tas fume beaucoup et la température monte jusqu’à 75 °C, mais l’auto-inflammation ne se déclenche qu’à partir de 270 °C », rassure Sylvie Monier, la directrice de la mission Haies Auvergne. Pas de risque non plus pour les sols. « Bien au contraire, son mélange fin, composé en majorité de bois blanc, donne sans doute un fumier riche en azote et minéraux. Ce sont les tanins et les terpènes qui sont potentiellement acidifiants. Ils se trouvent dans le bois de cœur des troncs, chêne ou châtaignier pour l’un, résineux pour l’autre. »