Il y a dix ans, Sylvain et Lucien Philippe, deux frères installés avec 60 prim’holsteins à Longeville-en-Barrois (Meuse), misaient entièrement sur le maïs ensilage pour nourrir leur troupeau. « Mais c’était risqué de tout jouer en une seule coupe d’une seule culture, détaille Sylvain. Désormais, 21 ha sont implantés en luzerne. Elle est ensilée, enrubannée ou fanée selon sa qualité, avec idéalement au moins 30 % de matière sèche (MS) et 15 à 20 % de matière azotée totale (MAT). Ainsi, nous avons gagné en autonomie fourragère et protéique : c’était notre objectif. » De plus, l’ensilage de maïs est maintenant réalisé uniquement sur les têtes, et non plus avec la plante entière. Ce maïs épi est plus riche en énergie, avec 50 % de matière sèche (MS). La date de récolte exige moins de précision que l’ensilage classique, ce qui réduit le stress des éleveurs. Les vaches reçoivent à l’auge 7 à 8 kg de MS de maïs épi et 10 à 12 kg de luzerne, un à 2 kg de foin et 2 kg de correcteur azoté. Le coût alimentaire est de 120 €/1 000 l, dont 53 € de concentrés. Cependant, « le taux butyreux est peut-être un peu pénalisé, nous avons du mal à dépasser les 40 g/l », note Sylvain.
« La culture de luzerne demande de l’organisation et prend du temps. Mais nous avions des conditions favorables pour nous lancer en 2008. »Suite à un remembrement sur la commune, les parcelles sont grandes et adaptées au matériel de la Cuma. « Si nous n’avions pas cela, nous nous serions vite épuisés », avoue Lucien.
Place au robot
Depuis juillet dernier, un nouvel arrivant a fait son entrée à la ferme : le robot de traite. Pour autant, il n’y a pas occasionné beaucoup de changement dans la ration des vaches, si ce n’est que le correcteur est désormais distribué au robot. « Nous ajoutons aussi un concentré VL 2,8 l pour attirer les vaches. Le coût alimentaire va un peu augmenter mais nous espérons diluer ces charges en livrant davantage de lait », estime Sylvain.