Le calcul de l’équilibre de la ration est un préalable indispensable. Toutefois, dans la pratique, la ration distribuée ne correspond pas parfaitement aux besoins et à l’ingestion de chaque vache du troupeau. Il est donc utile de s’appuyer sur un certain nombre d’indicateurs afin de vérifier si la conduite alimentaire est adaptée ou s’il est nécessaire de l’ajuster.
Ces marqueurs nutritionnels, les éleveurs les connaissent : la note d’état corporel, le remplissage du rumen, la rumination, les bouses, les taux de matière utile du lait, etc. Ils sont observés ou récoltés, analysés à l’échelle individuelle ou du troupeau, et généralement disponibles sur l’exploitation.
L’œil de l’éleveur
L’œil de l’éleveur est le premier outil de collecte de l’information (lire page 44). Pendant la traite, dans la stabulation ou au pré, ces moments de la journée sont autant d’occasions pour observer le troupeau et se poser les bonnes questions : les vaches sont-elles en état ? Ruminent-elles ? Se déplacent-elles correctement ? Ce temps passé n’est jamais perdu et certains éleveurs ont systématisé l’observation de leurs animaux, à l’instar de Frédéric Saingier, éleveur dans la Somme (lire page 45).
Un deuxième niveau d’observation passe par la composition du lait : TB, TP, urée (lire page 46). Les résultats d’analyses donnent des informations à l’échelle individuelle, notamment en début de lactation, comme à l’échelle du troupeau. Cette étape est complémentaire de l’observation des animaux.
À l’heure où les exploitations traversent une conjoncture difficile, ces repères simples et accessibles permettent une approche pragmatique de l’alimentation du troupeau laitier.