«La première enquête permet de tordre le cou à certaines idées reçues, notamment celle que la blonde d’Aquitaine serait une vache de grand gabarit manquant de viande, se félicite Lionel Giraudeau, le directeur de l’OS Blonde d’Aquitaine. En huit ans, la proportion de réformes classées U a gagné 10 points, passant de 48 à 58 %. Les animaux se sont alourdis de 4 kg de carcasse (kgc) par an, un rythme équivalent aux autres races à viande spécialisées. »
En 2016, la blonde d’Aquitaine enregistrait les poids carcasse les plus lourds, à égalité avec la race parthenaise, et une moyenne de 483 kgc pour un âge de 90 mois. « Nous sommes par ailleurs la seule race à avoir accru notre variabilité de poids entre 2008 et 2016. Ce phénomène est lié à l’extension de la population vers le nord, avec le développement du bassin Centre-Ouest, et plus récemment Nord-Est. Le diagnostic révèle que les conduites d’élevage et les modèles d’animaux divergent fortement en fonction des zones de production », note Lionel Giraudeau.
Pistes d’amélioration
Dans le bassin d’origine de la race (Sud-Ouest), l’étalement des âges à l’abattage va de pair avec des carcasses plus hétérogènes, moins lourdes et moins conformées que dans les deux autres bassins. « Les éleveurs sont généralement des naisseurs, pour qui la vache de réforme est un sous-produit plus ou moins bien valorisé selon leur technicité et les disponibilités alimentaires », constate Lionel Giraudeau. Un quart des vaches nées dans le Sud-Ouest en sortent, créant un flux d’animaux maigres essentiellement dirigé vers les ateliers d’engraissement du Centre-Ouest.
« Dans le Sud-Ouest, et particulièrement en zone de montagne, les pistes d’améliorations concernent la sélection génétique d’animaux plus conformés et l’acquisition de pratiques d’engraissement plus performantes », énumère Lionel Giraudeau.
La zone Centre-Ouest est davantage tournée vers l’engraissement et produit des vaches jeunes (6 ans et 9 mois en moyenne) et bien conformées (70 % de U ou E). « Dans cette zone, il faut être attentif à limiter le poids des carcasses et à maîtriser les coûts alimentaires. De gros opérateurs organisent la production et écoulent une bonne partie des animaux dans la grande distribution, demandeuse de carcasse de poids moyen. De plus, les animaux à fort développement squelettique, souvent maigres en début d’engraissement, requièrent une durée de finition considérablement allongée par rapport à des gabarits intermédiaires. » La conduite dans le Nord-Est se rapproche de celle du Centre-Ouest.