ÀAllières, en Ariège, les quatre associés du Gaec de la Nougarasse orientent une partie des 140 veaux nés sur l’exploitation vers la production de très jeunes bovins. « Une douzaine de limousins sont concernés, détaille Nicolas Delmas. Nous sélectionnons de préférence les femelles, car elles s’engraissent plus facilement. Les blonds d’Aquitaine restent vendus en tant que broutards, car ils sont correctement valorisés en vif. » La vente de très jeunes bovins, débutée en 2018, est rendue possible par la mise en place concomitante de la filière « Les Steakeurs » (lire p. 48), qui valorise les animaux ariégeois de race à viande, âgés de 8 à 12 mois. « La particularité de cette production est le temps d’engraissement très court, compris entre 80 et 100 jours, souligne Jean-Baptiste Couderc, technicien en charge du suivi de la filière. C’est trois à six mois de moins que pour les taurillons classiques.Nous ne réalisons pas une sélection très pointue en début d’engraissement. Par contre, nous pesons les animaux une fois par mois durant la finition, afin d’ajuster au mieux la ration. »
220 kg de carcasse
Les mois de septembre et d’octobre concentrent 80 % des vêlages du Gaec. Jusqu’en mars, tous les veaux sont élevés de façon identique. Rentrés en bâtiment début novembre, ils tètent leur mère matin et soir et ont à leur disposition 2,4 kg d’aliment du commerce par jour et du foin à volonté. Le tri se fait à 3-4 mois. Les futurs jeunes bovins sont sevrés aux alentours de 6 mois, après une première pesée. Ils entament une phase de transition alimentaire de deux semaines, durant laquelle l’aliment fermier d’engraissement et l’aliment du commerce sont distribués à parts égales, à raison de 4 kg/j au total.
À l’issue de la période de transition, la ration se compose de 1,8 kg d’orge aplati, 1,8 kg de maïs grain aplati, 1,4 kg de correcteur azoté, 70 g de levure, de bicarbonate et de foin ou de paille à volonté. « Le fait que les animaux aient accès à de l’aliment fermier dès l’âge de deux mois limite les risques de troubles métaboliques lors du passage en régime de finition », commente Jean-Baptiste Couderc. « Nous visons un poids carcasse de 220 kg à l’abattage et une croissance de 1,2 à 1,4 kg/jour en engraissement », explique Nicolas Delmas.