Laurent Lebatteux est installé à Allonnes, l’une des vingt communes qui composent Le Mans Métropole. En bio sur 160 ha, il élève des limousines (60 mères) et des porcs en plein air (60 truies). La proximité de la ville lui permet de valoriser en direct quelques veaux et porcs. « J’ai commencé il y a deux ans. Il reste du potentiel de développement, en particulier en restauration collective », raconte-t-il.

A 56 ans, il souhaite transmettre son exploitation sans attendre l’âge légal de la retraite. « Ma ferme est inscrite au RDI (Répertoire départ installation) depuis 2021. J’ai reçu quelques candidats, mais sans succès pour l’instant. J’ai déjà contacté mes propriétaires, une dizaine, pour leur expliquer l’évolution en cours et sécuriser les baux. Ici, l’enjeu foncier est crucial. La dernière chose à faire serait d’envoyer son congé », a-t-il expliqué, le 25 mai 2023, lors d’une journée « Transmission en zone périurbaine » organisée par le Gab 72 et la chambre d’agriculture.

Booster la transmission

Contrairement à une idée reçue, « le renouvellement des agriculteurs se fait plus facilement dans les métropoles qu’en zone rurale », souligne Xavier Anquetil, conseiller en transmission à la chambre d’agriculture. Le Mans Métropole l’illustre bien.

Ce territoire qui concentre 99 exploitations (126 exploitants) affichait en 2020 un taux de renouvellement de 75 %, pour une moyenne dans les Pays de la Loire à 55 %. Pour autant, l’enjeu du renouvellement reste fort. « Dans les cinq à dix ans qui viennent, on aura pratiquement une exploitation sur deux confrontée à un départ à la retraite », souligne Sandrine Gouffier, animatrice du Gab. 

Proactive, la communauté urbaine Le Mans Métropole a donc pris les devants. En juin 2022, la Région l’a retenue parmi les dix « Territoires Pilotes Transmission ». Elle bénéficie ainsi d’un accompagnement et de cofinancements sur trois ans, pour booster le renouvellement.