Et si le télétravail devenait aussi une réalité pour les agriculteurs ? C’est en tout cas ce que semble penser Valtra, qui vient de dévoiler son tracteur télécommandé. Développé en partenariat avec Elisa, une entreprise précurseur de la technologie de communication 5G en Finlande, le prototype permet de prendre le contrôle du tracteur et de le piloter en toute sécurité en étant basé à plusieurs centaines de kilomètres.

Casque de réalité virtuelle

Depuis son bureau, le chauffeur prend place sur un simulateur qui reprend toutes les commandes du tracteur. Ce dispositif de télécommande intègre une connexion 5G et une caméra 360° montée sur le toit du tracteur. Le réseau 5G permet au casque de réalité virtuelle du chauffeur de recevoir les images de l’environnement du tracteur en définition 4k et en temps réel. Il suffit de tourner la tête pour surveiller l’outil, comme en conditions réelles.

Utilisation ciblée

Pour le moment, Valtra envisage de se servir de ces tracteurs télécommandés sur les sites difficiles et pour les tâches dangereuses pour le chauffeur (coteaux escarpés, zones minées ou radioactives). C’est aussi une étape clé vers la conduite totalement autonome. En théorie, cette solution peut être montée sur tous les modèles de la gamme Valtra en mesure de recevoir une télémétrie Valtra Connect.

 

Sur le poste de pilotage à distance, les commandes sont identiques à celles du tracteur. © Valtra
Sur le poste de pilotage à distance, les commandes sont identiques à celles du tracteur. © Valtra

 

La 5G arrive en France

La 5G, cinquième génération de réseaux mobiles, est dans les starting-blocks et va commencer à être déployée en France. Cette technologie succède à la 4G LTE et offre de nombreuses promesses, dont un débit multiplié par dix et une latence fortement réduite.

La 5G reprend les technologies déjà employées avec la 4G LTE puisqu’elle en est une mise à jour technologique. Elle peut donc réutiliser les mêmes bandes de fréquences que cette dernière. Grâce à cette mise à jour, un smartphone 5G peut bénéficier d’un meilleur débit qu’un smartphone 4G pourtant connecté à la même antenne et en faisant usage de la même fréquence.

La particularité de la 5G est de faire appel à de nouvelles bandes divisées en deux groupes. Le premier comprend les bandes de fréquences 5G. Le second, le groupe des ondes millimétriques, permet d’augmenter sensiblement le débit au détriment de la portée. C’est ce dernier groupe qui alimente toutes les théories du complot sur la 5G et ses dangers supposés. Ces ondes millimétriques sont situées dans un spectre entre 30 et 300 GHz et entre 24 et 30 GHz. Elles fournissent un bien meilleur débit au détriment de la portée et ont la capacité de traverser les murs.

En France, pour ériger de nouveaux pylônes, les opérateurs de téléphonie doivent acquérir des licences pour exploiter les fréquences de la bande clé de la 5G, entre 3,4 et 3,8 GHz. C’est l’État, par la voie de l’Arcep, le régulateur des télécoms, qui attribue ces licences.

 

Le chauffeur, qui pourrait se trouver à l’autre bout de 
        la planète, prend place sur un simulateur de conduite. Il visualise l’environnement du tracteur comme s’il était à bord. © Valtra
Le chauffeur, qui pourrait se trouver à l’autre bout de la planète, prend place sur un simulateur de conduite. Il visualise l’environnement du tracteur comme s’il était à bord. © Valtra

 

Les zones rurales ne seront pas oubliées

Pour Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, il est important d’attribuer une couverture très conséquente aux opérateurs dès le départ afin de ne pas reproduire les erreurs de la 4G et sa faible couverture en zone rurale qui n’a jamais été rattrapée. Le projet de l’Arcep prévoit que tous les candidats à l’attribution d’une licence soient soumis à une série d’obligations, en particulier de couverture des territoires. Ces obligations s’ajoutent à celles existantes, dans le cadre du « New Deal » mobile notamment.

L’Arcep prévoit aussi un mécanisme pour s’assurer que les zones non urbaines profiteront aussi des futurs déploiements. Une partie significative (de l’ordre de 20 à 25 %) des sites en bande 3,4-3,8 GHz devra se situer en zones peu denses, en ciblant l’activité économique, particulièrement l’industrie.

C. L.-G