Face au défi écologique, le modèle classique des plastiques en hydrocarbures est à la peine. C’est à Winnipeg, dans le Manitoba, qu’une entreprise recherche des substituts à ces matières non-recyclables. Très gros consommateurs de plastique, les fabricants de matériels agricoles locaux comme Versatile ou MacDon travaillent assidûment aux côtés de cet institut.

 

L’objectif final est la conception et la mise en production de capots et cabines en fibres naturelles. Ces éléments devront conserver des caractéristiques similaires, voire plus importantes que les plastiques déjà présents sur le marché. Les recherches pour de nouvelles matières composites ne s’arrêtent pas au chanvre ou à l’agave. Toutes les plantes fibreuses ont un intérêt pour les ingénieurs du centre.

De la recherche au concret

Un capot a déjà vu le jour. Celui-ci est fait de fibres de chanvre et d’agave, la plante utilisée pour la distillation de la tequila. Moulé pour être monté sur un tracteur Versatile, il présente des qualités sensiblement supérieures en matière de souplesse et de résistance par rapport à un capot classique.

 

Pour obtenir une telle qualité, les précautions doivent être prises en amont. C’est pourquoi le CIC est très proche des agriculteurs qui produisent les fibres. Ces dernières sont issues de cultures pour l’instant très peu présentes au Canada. L’institut peut donc être un débouché pour les agriculteurs français producteurs de lin et chanvre. Il se propose même d’accompagner ses fournisseurs sur les choix variétaux et agronomiques.

Créer une économie circulaire

Le développement étant en cours de finalisation, la mise sur le marché d’une telle matière doit encore attendre quelques mois, le temps que les derniers essais soient validés et que la mise en production à grande échelle soit possible. En attendant, Mike Hudek, vice-président du CIC, vante la création d’une économie circulaire qui découlerait de l’arrivée de ses matières composites.

 

« Les constructeurs pourront fabriquer des équipements agricoles à partir des productions de leurs clients et le tout, dans une démarche écologique. Le fabricant deviendra aussi client de l’agriculteur à qui il vend le matériel, ceux-ci travailleront donc en symbiose », se félicite-t-il.