« Si on raisonne sur la rentabilité de l’exploitation, l’avenir n’est pas au désherbage mécanique », affirme Simon Blackmore à la tribune du Fira, le Forum international de la robotique agricole, qui se tenait à Toulouse les 29 et 30 novembre 2017. Ce chercheur britannique de l’université Harper Adams, spécialisé dans l’agriculture de précision et la robotique, a employé un robot équipé d’une bineuse pour désherber un hectare d’orge cultivé sans intervention humaine dans la parcelle.
« À l’échelle d’une exploitation céréalière moyenne, faire passer un robot bineur 3 à 4 fois en ne traitant qu’un ou deux rangs à la fois n’a pas de sens. De plus, la consommation d’énergie est bien trop importante, affirme le chercheur. Cette solution, c’est bien pour le maraîchage sur des petites surfaces. Pour les grandes cultures, l’avenir c’est le laser. »
Limiter le nombre de passages
Un constat que partage Tim Wigbels, chercheur de l’Université de Bonn (Allemagne). Comme Simon Blackmore, il travaille au développement d’un robot de désherbage embarquant une solution alternative au traitement mécanique. « À chaque passage de bineuse, on a tendance à favoriser la levée d’autres adventices, ce qui oblige à multiplier les interventions, précise Tim Wigbels. Plutôt que traiter tout le rang, nous identifiions une mauvaise herbe et nous la détruisons au laser. »
Cette méthode de destruction sélective et radicale sera expérimentée par Simon Blackmore sur plusieurs fermes britanniques cette année. Avec l’objectif de convaincre les agriculteurs restés très dubitatifs face au nombre et à la durée des interventions du robot bineur.