Terres Inovia conseille de traiter le charançon de la tige du colza 8 jours après les premières captures significatives en cuvette jaune, ou relayées dans le bulletin de santé du végétal (BSV). "Ces solutions sont imprécises : la présence de l'insecte sur les parcelles est hétérogène, la détection dépend de la position et du nombre de cuvettes. De plus, le financement des BSV est incertain à l'avenir", souligne Quentin Legros, ingénieur à Terres Inovia.

Aussi, l'institut technique a développé un modèle statistique prédictif de la date d'arrivée de l'insecte sur les parcelles, construit à partir des observations effectuées depuis 2011 dans les réseaux Vigicultures et VGobs', à partir desquelles sont rédigés les BSV, soit 45 000 au total, répartie sur l'ensemble du territoire. Ces données sont associées aux relevés des stations météorologiques les plus proches des points de capture.

Un outil d'alerte

"L'outil exprime la probabilité de capturer un charançon de la tige à une date donnée, et jusqu'à 7 jours après, en fonction de sa localisation et de la météo à cet endroit", explique l'ingénieur. Après avoir renseigné la commune, le modèle génère un graphique de l'évolution du risque de détection, ainsi qu'une carte du risque sur l'ensemble de la France. Il est disponible sur le site de Terres Inovia (1). "C'est un outil d'alerte, précise Quentin Legros. Il ne remplacera pas les observations sur le terrain, mais il aide à anticiper et s'organiser."

L'OAD devrait s'enrichir à l'avenir de nouveaux ravageurs, comme le charançon du bourgeon terminal. "On aimerait également, à terme, affiner le conseil en précisant le franchissement des différents stades phénologiques, comme la date de ponte, les différents stades larvaires, etc., et, au-delà de la simple présence ou absence des ravageurs, estimer leur abondance", conclut l'expert.

(1) https://www.terresinovia.fr/