Sur Euronext, le mercredi 15 juin 2022, la tonne de colza clôturait en baisse à 754 € (–15 € par rapport à la séance précédente) sur l’échéance d’août et à 754,25 € (–14,75 €) sur celle de novembre. Ce 16 juin 2022, vers 11 h, l’oléagineux regagnait 0,75 €/t, à 754,75 €/t, sur août et 1 €/t, à 755,25 €/t, sur celle de novembre.
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« Le marché va se rééquilibrer tranquillement », estime Antoine de Gasquet, président de la société de courtage en huiles Baillon-Intercor. La crise sanitaire avait « cassé une dynamique haussière » favorisée par une baisse de production notamment de l’huile de palme, victime du phénomène de la Niña. « Depuis l’été 2020, le marché était remonté de façon constante et linéaire », rappelle-t-il.
Les importateurs se replient sur l’huile de palme
La guerre en Ukraine, qui exportait la moitié de l’huile de tournesol mondiale, a accéléré les choses. Cette huile a vu ses prix flamber — « jusqu’à 4 000 euros la tonne alors qu’elle vaut deux fois moins » — ce qui a poussé les importateurs à se replier sur d’autres produits, comme l’huile de palme.
La forte demande a poussé à la fin d’avril l’Indonésie, premier producteur de cette huile avec environ 50 millions de tonnes par an, à interdire les exportations pour protéger sa population confrontée à une hausse insoutenable des prix. Son retour sur le marché a encouragé un repli de l’ensemble des huiles, en dépit des cours élevés du pétrole.
Réduction de la production de biocarburant en Europe
Le cas de l’Indonésie est intéressant car le pays, « qui n’a pas de capacité de stockage », a favorisé ces dernières années l’essor du biogazole pour évacuer ses surplus d’huile. Une huile qui est venue à manquer aux hommes.
Cette situation pousse certains pays européens, comme l’Allemagne et avant elle la Lettonie et la Finlande, à envisager de réduire la production de biocarburants, selon Antoine de Gasquet. À l’inverse, l’Argentine envisage une augmentation de ses taux d’incorporation.