La politique commerciale du nouveau président américain ne manque pas d’animer le marché du soja. En particulier, après avoir mis en place des nouveaux droits de douane de 10 % sur tous les produits chinois, la réponse de l’empire du Milieu était particulièrement attendue. La riposte chinoise est pour l’instant limitée, avec des taxes à l’importation sur certains produits américains comme le pétrole brut ou le gaz naturel. Le secteur agricole est pour l’instant épargné à l’exception du matériel agricole, ce qui rassure tous les opérateurs. Tous les doutes ne sont pas autant levés, et les prochaines négociations entre les deux présidents seront une fois de plus source de volatilité.

Outre ces inquiétudes géopolitiques, le marché du soja n’est pas non plus épargné des inquiétudes climatiques. Si une récolte record est toujours attendue au Brésil à 169 millions de tonnes par l’USDA, chiffre que pourrait réviser mardi prochain l’office américain dans son prochain rapport, les précipitations continues retardent la récolte.

Au Mato Grosso, seules 12 % des surfaces ont été battues au 31 janvier, ce qui est bien loin des 25 % de moyenne et des 39 % de l’an passé à cette date. Encore 5 à 10 mm sont attendus quotidiennement sur la zone au cours des quinze prochains jours. Ainsi, la mise à disposition des volumes de soja est repoussée, tant pour la scène internationale que pour la trituration locale, ce qui contribue à apporter un peu de tension à la soudure brésilienne.

Plus au Sud, c’est au contraire un temps trop sec et trop chaud qui continue de dégrader les conditions de culture. Quelques précipitations recensées cette semaine sont encore trop insuffisantes pour soulager les producteurs argentins. Selon la Bourse de Buenos Aires, 17 % seulement des surfaces sont en bon ou excellent état contre 31 % l’an passé.

Dans ce contexte et alors que les importations de soja sont attendues à un niveau record cette année en Europe pour répondre aux besoins des triturateurs européens, le prix du tourteau de soja délivré Montoir gagne 5 €/t, à 377 €/t sur le spot pour renouer avec les plus hauts depuis un mois.