« Nous avons alerté les politiques publiques par tous les moyens au sujet de la mauvaise rémunération des éleveurs bovins », explique Patrick Bénézit, président de la Fédération nationale bovine (FNB) lors de l’assemblée générale du syndicat, le 7 février 2024 à Vichy (Allier). Les éleveurs font face à des prix qui ne couvrent pas les coûts de production. « Nous voulons des orientations au travers d’un vrai plan de souveraineté, d’ici au Salon de l’agriculture », poursuit le président de la FNB. Cet élément est, selon Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, indispensable dans la transition écologique. « On n’améliorera pas l’environnement sans l’assentiment des agriculteurs. Si nous ne gagnons pas notre vie, l’investissement pour la transition ne sera pas consenti. »

« Répartir l’effort »

Antoine Pellion, secrétaire général à la planification écologique, abonde dans ce sens. « L’élevage bovin a clairement un avenir. Nous voulons enrayer la baisse du cheptel, et pour cela il faut engager la meilleure rémunération, notamment via la loi Egalim. » Selon lui, il s’agit de répartir l’effort sur tous les maillons de la chaîne. « Je ne dis pas que ça va changer miraculeusement du jour au lendemain, mais nous faisons notre possible pour que ça marche. » L’accès à une souveraineté alimentaire passe par une réduction de la dépendance aux intrants. « Nous pouvons trouver des solutions pour réduire les importations de tourteaux, explique-t-il. Mais le principal levier pour réduire les dépendances reste de consommer moins d’énergies fossiles. »

Commencer localement

Pour sa part, Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, déclare : « Ma priorité est simple : un changement complet du regard qu’il faut avoir sur l’élevage. L’agriculture est un sujet de souveraineté, et je le mettrai au-dessus de la pile. » Cédric Mandin, secrétaire général de la FNB, félicite le travail du ministère dans le cadre du site internet « ma cantine », qui invite toutes les collectivités à renseigner le cahier des charges utilisé dans leurs communes. « Nous pouvons nous-même solliciter nos mairies, communautés de communes, départements, etc., pour demander s’ils ont rempli ces informations. Ce sont des vérifications d’actions concrètes », félicite-t-il.