Ce 12 mars 2019, l’Unifa a présenté les conclusions d’une étude prospective menée avec le Citepa (Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique) évaluant différents scénarios d’évolution des émissions d’ammoniac vis-à-vis des objectifs de réduction fixés par le gouvernement (voir encadré).

« Des formes moins émissives »

« L’enfouissement de l’azote et l’utilisation d’inhibiteurs d’uréase sont des mesures qui vont dans le bon sens, mais elles ne sont pas suffisantes », assure Renaud Bernardi, président de l’Unifa (Union des industries de la fertilisation). Et de confirmer qu’« il faut réorienter les formes d’azote vers des formes moins émissives », à savoir les ammonitrates. L’Unifa glisse également, sans en dévoiler davantage, que d’autres formes d’azote sont à l’étude et pourront contribuer à ces évolutions.

 

Si les tendances actuelles se poursuivaient, à savoir l’augmentation de la part de l’urée et de la solution azotée au détriment des ammonitrates, les prospectives annoncent que les objectifs de diminution ne seraient pas atteints (légère diminution, voire augmentation des émissions). Selon l’Unifa, 50 % des agriculteurs se déclarent prêts à se tourner vers une forme de fertilisant moins émissive (enquête Unifa/Datagri menée en 2018).

Un guide des bonnes pratiques en avril

Une version « courte » du « guide des bonnes pratiques » devrait être rendue publique le 1er avril 2019. Celle-ci est très attendu car elle conditionne les discussions sur d’éventuelles taxations ou modulations de fiscalité des engrais azotés en fonction de leur potentiel de volatilisation.

 

A priori, le guide intégrera les inhibiteurs d’uréase avec mention « sous réserve de l’avis de l’Anses ». Une incertitude réside en effet toujours sur l’innocuité des inhibiteurs pour la santé humaine et pour la vie du sol. L’Anses, mandatée sur le sujet, doit rendre un avis également très attendu.

 

L’Unifa se tourne désormais vers une analyse des coûts rapportés aux bénéfices agronomiques, ainsi que la quantification des bénéfices sur la santé.