Les entrepreneurs des territoires sont-ils les figures de proue de l’agriculture de précision ? C’est ce qu’a voulu savoir leur syndicat EDT en réalisant une enquête auprès d’un échantillon représentatif d’ETA agricoles. Le constat est sans appel : 80 % des entreprises utilisent au moins un outil d’AgTech. Près de la moitié des ETA utilisent déjà des capteurs de rendement à la récolte, des pneus à basse pression et une cartographie par GPS.
Le binage de précision explose
D’ici à cinq ans, les entrepreneurs envisagent de passer à la modulation de l’épandage d’engrais au désherbage mécanique de précision et à la modulation de semis (respectivement +29 %, +32 %, +24 %), notamment chez les plus jeunes. La modulation de l’épandage des engrais organique est la technique qui est le moins prisée, en particulier en dehors du grand ouest.
Sans surprise, compte tenu de la pression autour des produits phytosanitaires, c’est le désherbage mécanique de précision qui devrait connaître l’adoption la plus importante. Alors que seuls 17 % des ETA proposent aujourd’hui cette prestation, ils pourraient être près de 49 % d’ici à cinq ans.
Des solutions pour les prestations complètes
Si les solutions d’agriculture de précision sont proposées par un nombre croissant d’entrepreneurs, elles sont surtout utilisées sur les exploitations gérées en prestation complète, « à façon ». « Il est quasi impossible de facturer la présence d’un capteur de rendement ou une cartographie à un agriculteur, constate Gérard Napias, président d’EDT. C’est plutôt un argument face à la concurrence mais pour chaque nouvelle technologie, il y a rapidement d’autres entrepreneurs qui arrivent sur le marché et cassent les prix. »
« La modulation ou la cartographie ne se valorisent que si elles entrent dans un schéma complet de gestion de la parcelle, poursuit-il. C’est pour cela que l’agriculture de précision est surtout adoptée par les ETA qui réalisent des chantiers complets. » De son côté, Patrice Durand, directeur d’EDT, insiste sur le nécessaire changement des pratiques sur l’échange des données. « Les entrepreneurs collectent des données lors des chantiers. Ils ne peuvent pas se contenter de les garder pour eux. Il est nécessaire d’en faire profiter leurs clients agriculteurs. »