Il fallait s’y attendre, après plus de « 6 belles années », le marché français des agroéquipements est en net recul que ce soit en volume d’échange ou en prise de commandes. Cette baisse se confirme également au niveau européen et mondial, où presque aucun marché n’est à la hausse. Axema, le syndicat des constructeurs et importateurs d’agroéquipements français, dresse un premier bilan après deux premiers trimestres compliqués.

Les ventes dévissent

La baisse des ventes de matériels neufs, sur le marché français s’accélère. Sur la période de janvier à août 2024, elle recule de 10,1 %, comparé à la même période de 2023. « On s’attend à une baisse de l’ordre de 10 à 15 % pour 2024, par rapport à 2023 », estime Jean-Christophe Regnier, président de la commission économique d’Axema et directeur de Lemken France. Production, importations, exportations, tous les marchés sont touchés.

En tracteurs standards, le syndicat prévoit une chute du marché, en millions d’euros, de l’ordre de 12 %, après une année 2023 en hausse de 19 % et une année 2022 en hausse de 18 %. En termes d’unités, Axema annonce un volume de tracteurs standards immatriculés sur les 9 premiers mois de l’année 2024, en repli de 9,6 % par rapport à l’année précédente.

Une sortie de tunnel encore loin

Sur le volet des prises de commandes, « le mois de septembre a été cataclysmique », lâche Jean-Christophe Regnier. Avec 37 % de commandes en moins sur ce mois, par rapport à 2023, la rentrée a été compliquée pour les constructeurs. Sur la période de janvier à septembre 2024, le volume de commandes est inférieur de 13 % à celui de la même période en 2023.

Concrètement, les commandes sont à l’arrêt et les entreprises le ressentent. « On n’est passé d’un carnet de commandes nous assurant 5,3 mois de chiffre d’affaires à l’hiver 2023 à 2,5 mois à l’automne 2024 », détaille le président économique d’Axema.

Les importateurs comme les constructeurs n’envisagent pas une reprise avant 2025. Jean-Christophe Regnier estime que « le premier trimestre 2025 sera encore négatif. On table sur un marché à -5 % en 2025. »

La bulle du transport

Porté par des soucis d’homologation et de mises en conformité, le marché du transport se porte artificiellement bien. Le syndicat concède que la nouvelle réglementation sur le freinage, qui entrera en vigueur en 2025, a un impact non négligeable sur les ventes de ces machines.

« Il y a même très probablement des machines d’occasions qui se font immatriculer cette année, avant que la norme passe », confie un des membres du bureau d’Axema à La France Agricole. Plus largement ce sont les outils traînés qui bénéficient de cette manne : pulvérisateurs, épandeurs à fumier, ou encore presses à balles carrés s’ajoutent aux bennes et plateaux, sur la liste des immatriculations en hausse à date, en 2024.