Désignée en octobre 2024 comme la grande cause nationale de 2025 par le gouvernement, la santé mentale concerne particulièrement le monde agricole. « Je souhaite que cette grande cause nationale soit une priorité en 2025, en 2026 et en 2027 », déclare Arnaud Simion, député de la Haute-Garonne, organisateur du colloque « La santé mentale des agricultrices et des agriculteurs ».

L’élu a tenu ces propos lors d’un débat sur le plateau TV de la Mutualité sociale agricole (MSA), animé par la présentatrice Stéphanie Géroudet-Reges, au Salon international de l’agriculture à Paris. Les objectifs prioritaires autour de cette grande cause nationale sont d’informer davantage la population, d’améliorer la détection des personnes concernées, de lutter contre la stigmatisation et de faciliter l’accès aux soins.

Des politiques ciblées

« Les agriculteurs sont plus touchés par le mal-être. Les ouvriers agricoles et les agriculteurs ont un taux de suicide 20 % supérieur au reste de la population », constate Frank Bellivier, délégué ministériel à la santé mentale. Selon lui, l’enjeu réside dans l’élaboration de politiques adaptées au public ciblé. « La coopération avec le ministère de l’Agriculture sur la mise au point d’une feuille de route pour lutter contre le mal-être agricole est intelligemment conçue car elle a plus de chance qu’une politique généraliste d’atteindre les besoins des personnes du monde agricole », ajoute Frank Bellivier.

Pour autant, parler de santé mentale en agriculture n’a pas toujours été évident. « Nous avons eu des difficultés au départ car le sujet était vraiment tabou, déclare Olivier Damaisin, coordinateur national du plan interministériel de lutte contre le mal-être agricole. La peur du regard des autres et des « qu’en-dira-t-on ? ». Le film Au nom de la terre a vraiment permis de libérer la parole. […] Tout le monde s’est mis autour d’une table avec le gouvernement pour travailler sur ces sujets-là. »

Autour de la table Isabelle Ouedraogo, administratrice de la MSA Berry-Touraine et présidente du Comité d’action sanitaire et sociale de la caisse centrale de la MSA (CASS), a rappelé l’existence de plusieurs dispositifs mis en place par la MSA, concernant la santé mentale des agriculteurs. Parmi eux, l’aide au répit, la cellule d’écoute « Agri’écoute » ou encore les sentinelles agricole.