La MSA 24-47 (Dordogne et Lot-et-Garonne) recense 172 sentinelles en contact avec le monde agricole. En Dordogne, il existe un seul réseau de sentinelles où chaque citoyen peut se former. « Il n’y a pas que des agriculteurs, mais des agents d’accueil, des aides à domicile ou encore des infirmiers », indique Dominic Kastler, référent en mal-être à la MSA 24-47.

Mieux aborder les situations de détresse des agriculteurs

Pour tenter d’enrayer le fléau du suicide, des exploitants ont suivi des formations pour mieux aborder les situations de détresse et réduire les risques de passage à l’acte. Elles sont organisées par le centre hospitalier de Vauclaire, situé à Montpon (Dordogne), en lien avec l’agence régionale de santé (ARS). Six jeunes agriculteurs se sont inscrits dans cette démarche.

« J’ai suivi trois jours de formation à l’automne avec du personnel de l’hôpital, explique Jean-Charles Chanquoi, éleveur dans le Terrassonnais, dans le Périgord noir. Trésorier du syndicat Jeunes Agriculteurs (JA), j’ai pris en charge le dossier du mal-être en agriculture. »

« Lors d’un comité de pilotage en préfecture, j’ai découvert le réseau des sentinelles, poursuit-il. J’ai pris l’engagement que le syndicat JA parviendrait à avoir un maillage sur le territoire de la Dordogne. » Six adhérents JA font partie de ce réseau et le syndicat espère doubler ce nombre d’ici à la fin de 2024.

Quatre signalements effectués en six mois

« En tant qu’agriculteur, nous sommes tous confrontés au suicide. Celui d’un voisin, d’une connaissance ou d’un proche, poursuit Jean-Charles Chanquoi. Face à quelqu’un qui allait mal, je ne savais pas trop quoi dire. La formation m’a donné des clefs pour mieux agir. »

« J’ai beaucoup appris, renchérit Jean-Charles Chanquoi. Par exemple sur les mots à utiliser pour éviter un drame. Attention, nous ne sommes pas psychologues, mais un relais, une alerte. » En six mois, l’éleveur a effectué quatre signalements.

Deux numéros à retenir : 31 14 (numéro national de prévention du suicide) et 09 69 39 29 19 (Agri’écoute).