Olivier Damaisin, le coordinateur du plan interministériel de prévention du suicide en agriculture, a envoyé le 26 mars 2024 une note aux préfets, aux agences régionales de santé et aux directions départementales des services de l’État afin de les appeler à une vigilance accrue sur le risque suicidaire après les manifestations du début de l’année.

« Ce que je crains, et que j’entends venir du terrain, c’est que les agriculteurs qui ont manifesté dans un mouvement collectif reviennent maintenant dans leurs fermes et se retrouvent confrontés à nouveau à l’isolement et à la solitude. Or, on sait que l’isolement et la solitude forment la première cause de l’acte suicidaire. Je dis aux services de l’État : Anticipons ! », explique Olivier Damaisin. D’autant plus que l’actualité agricole se poursuit intensément dans les médias généralistes et peut parfois renforcer un sentiment de déception.

Sentinelles

Dans l’immédiat, les services publics sont invités à renforcer leur attention aux signaux d’alerte, notamment en sollicitant les membres des comités départementaux de prévention du mal-être et du suicide en agriculture, la réunion des référents qui vise à coordonner la politique locale de prévention. À ce sujet, Olivier Damaisin recommande aussi aux bénévoles du réseau Sentinelles, formées au dialogue avec une personne en situation de mal-être, de renforcer leurs liens pendant cette période, par exemple avec des réunions conviviales de débriefing. « Il faut aussi protéger les sentinelles », ajoute-t-il.

Un service d’écoute est accessible gratuitement pour toute personne qui en a besoin pour elle ou pour un de ses proches : 09 69 39 29 19 ou sur le site agriecoute.fr.