« Les importations d’emmental menacent la filière laitière française »

« C’est désormais un emmental sur quatre consommés en France qui est fabriqué à l’étranger, dans l’Union européenne (UE) », alertent Sodiaal et la Coopérative U dans un communiqué conjoint du 13 novembre 2024. Les deux groupes s’allient pour défendre l’emmental français. Depuis un mois, le fromage préféré des Français « est menacé par des importations d’emmental sous marque de distributeurs en provenance d’Allemagne, de Belgique et des Pays-Bas », avance le communiqué.

L’emmental est le fromage le plus consommé dans l’Hexagone (3,2 kg par an et par personne, selon l’interprofession laitière). « La présence d’emmental UE est une aberration quand nous savons qu’en France, nous avons les volumes nécessaires pour répondre à la demande. Ces importations menacent directement la filière laitière et la survie de nos producteurs locaux », déclare Jean-Michel Javelle, président de Sodiaal.

17 centimes d’écart

L’emmental d’origine étrangère envahirait progressivement les assiettes « dans les restaurants, les cantines, les Ehpad », ainsi que « des gammes de premiers prix de certaines enseignes ». Une tendance « sans précédent, puisque ce fromage emblématique était jusqu’ici presque exclusivement issu de la production nationale », déplorent Sodiaal et la Coopérative U. L’emmental sans l'origine France viendraient concurrencer l’emmental français râpé standard avec un écart de 17 centimes sur les sachets de 250 g.

Dominique Schelcher, président-directeur général de la Coopérative U, indique que le groupe « a fait le choix de privilégier l’origine France » pour les matières premières entrant dans la composition de ses produits à Marque U.

Pour mieux faire passer le message, Sodiaal et la Coopérative U se mobilisent au travers de la création du collectif Emmental Français. Il mène une campagne de sensibilisation « C’est râpé pour l’emmental français ? », diffusée dans la presse. En parallèle, le collectif alertera les pouvoirs publics au travers d'un courrier et d'un manifeste « pour l’emmental français ».