Débit de chantier, polyvalence et coûts réduits : tels sont les arguments qui ont poussé la Cuma de Saint-Christophe-la-Couperie, dans le Maine-et-Loire, à réfléchir à la technique du semis à la volée. La Cuma possède déjà un appareil de semis direct John Deere 750A. Elle voit dans cet éventuel investissement une solution complémentaire pour les périodes de surcharge de travail.

Possédant déjà une bêche roulante Duro Compil, les adhérents de la Cuma se sont tournés vers le même constructeur. Celui-ci commercialise une trémie frontale pour le semis à la volée. Le système se veut polyvalent. Les adhérents prévoient de l’utiliser pour semer diverses espèces telles que les céréales et les couverts végétaux. La trémie servirait également à l’apport d’engrais solides au moment du semis de précision (pour le colza notamment) avec un strip-till. Dans ce cas, la rampe de semis à la volée n’est pas utilisée.

Sur le modèle essayé par la Cuma, la distribution est mécanique et proportionnelle à l’avancement, avec une roue au sol. Les adhérents ont alors réfléchi à une distribution avec doseur électrique et système Isobus.

Un semoir en position frontale

La trémie est fournie par Monosem. Elle reçoit une rampe frontale développée par Duro. Comme un semoir classique, elle est équipée d’une distribution, ainsi que d’une soufflerie. Les graines sont transportées pneumatiquement vers la tête de répartition placée devant la trémie. Elle envoie les graines vers des descentes espacées de 50 cm. Les graines sont projetées face à une palette en acier. Elles tombent ensuite au sol par gravité. La vitesse de la graine qui rebondit contre la palette assure la répartition sur la largeur.

Un outil atypique pour recouvrir

Derrière, la bêche roulante enfouit les semences. La Cuma souhaite utiliser la trémie en combinaison avec le Duro Compil. Cet outil est composé de 4 rangées de bêches roulantes de 540 mm de diamètre et de deux rouleaux barres pour le rappui. Il travaille à une profondeur comprise entre 5 et 7 cm. « La rotobèche déchausse les adventices présentes au moment du semis et nivelle le sol. » Le système a ses limites : si les adventices sont trop développées, deux passages sont parfois nécessaires.

« On avait un peu peur du gabarit au début, nous confie Sébastien Terrien, polyculteur-éleveur et adhérent à la Cuma. Toutefois, la bêche étant attelée sur les bras du tracteur, on peut tourner court dans les fourrières. En revanche, avec la trémie avant, il faut faire attention sur la route. Au final, nous ne surdosons pas. Les graines sont enterrées suffisamment et l’occupation de l’espace est meilleure qu’avec un semoir en ligne. »

Sur la parcelle travaillée lors de notre reportage, le semis de blé a été effectué à 140 kg/ha. L’agriculteur avait réalisé au préalable un passage de déchaumeur à dents. Le tracteur placé sur l’ensemble est celui de la Cuma, un Fendt 716 équipé en autoguidage John Deere. Le débit de chantier est élevé, avec une vitesse de 12 km/h, soit environ 4 hectares par heure. Lors de notre passage, la consommation du tracteur se situait autour de 15 l/h, soit moins de 4 litres à l’hectare.