« Le manque de cohérence dans la réglementation sur les méthodes récentes d’amélioration des plantes (NBT, new breeding techniques en anglais), pose réellement un problème à l’avenir de la sélection mais aussi de l’agriculture et de la sécurité alimentaire », a insisté le semencier espagnol, Eduard Fito, qui préside l’ISF, lors de l’ouverture du soixante-dixième congrès de la fédération.

Toujours le flou en Europe

« Le continent américain est le plus avancé dans ce domaine et les dispositifs réglementaires sont aujourd’hui arrêtés et clairs dans six pays : le Canada, les États-Unis, l’Argentine, le Chili, le Brésil et le Paraguay, précise le canadien Scott Horner, président de la Seed association of the Americas, association américaine des semences. Plusieurs pays asiatiques ont aussi fait le pas. »

 

Mais pas l’Europe. « L’absence de réglementation est une menace pour l’innovation, regrette le président de l’ISF. L’un des principaux objectifs de la sélection aujourd’hui est de contribuer à la durabilité de l’agriculture et à la réduction de l’utilisation de la chimie. Sans l’accès à l’innovation, l’avenir de l’agriculture est en péril. »

Des échanges mondiaux multipliés par six depuis 2001

Autre préoccupation nouvelle de l’ISF, les semences illégales. « Nous avons décidé de combattre ces pratiques frauduleuses qui vont du vol d’une lignée parentale, à la vente de semences qui sont des contrefaçons, avec usurpation d’un logo d’entreprise », ajoute Eduard Fito.

 

Le congrès qui se déroule du 3 au 6 juin à Nice est le plus important en nombre de participants, jamais organisé. Il réunit 1 720 personnes originaires de pas moins de 63 pays. L’ISF estime le marché mondial des semences vendues, à 50 milliards de dollars et en augmentation en moyenne de 2 % par an.

 

Les échanges entre pays se montent, quant à eux, à 12,7 milliards de dollars en 2018 et ont été multipliés par six, depuis 2001. La France qui accueille le congrès, confirme sa place de numéro un mondial des exportateurs de semences.