En France, les accidents iatrogènes, liés aux médicaments, causent 7 500 décès par an. « Ils sont dus à des surdosages, des effets secondaires, des non-respects des contre-indications », précise Sophie Thiry, pharmacienne en Moselle. Pour limiter ce phénomène qui touche principalement les personnes âgées, le gouvernement a instauré la possibilité de faire un bilan dit de médication en pharmacie, gratuitement.
Pour les plus de 65 ans
La mesure concerne les plus de 65 ans qui prennent plus de cinq médicaments, depuis au moins six mois. Elle a été élargie aux femmes enceintes, également à risque en raison d’un métabolisme modifié et pour protéger le fœtus. « La personne vient avec tous ses médicaments, ses ordonnances, les résultats de ses derniers examens, surtout ceux liés à la fonction rénale et hépatique, d’éventuels compléments alimentaires qui peuvent aussi être sources d’interactions, explique Sophie Thiry.
Nous l’interrogeons sur ses pratiques, puis nous analysons tous ces éléments pour mettre en évidence les problèmes : médicaments non pris, non-respect de la posologie. Ceux-ci peuvent provenir aussi d’une faculté mentale diminuée, d’un souci de prise en main (le patient ne parvient pas à couper une pilule en deux), de déglutition, d’absorption à un mauvais moment de la journée,… Nous proposons ensuite, en accord avec le médecin traitant, une nouvelle ordonnance plus adaptée à ces contraintes. »