« Absolument rien ne va dans cet abattoir. » Voilà comment l’association abolitionniste L214 résume la situation dans l’abattoir multi-espèce de Cosne-sur-Loire, dans la Nièvre. Elle a diffusé une vidéo choc hier, le 10 décembre, en fin de soirée, dont elle assure que les images ont été tournées entre septembre et novembre 2025.

Une plainte « pour actes de cruauté, sévices graves et mauvais traitements »

Dans le communiqué de presse qui accompagne ces images, L214 annonce avoir porté plainte pour actes de cruauté, sévices graves et mauvais traitements. L’association demande aussi « la fermeture immédiate de l’abattoir et un plan de contrôle de tous les abattoirs français » dont l’association anti-élevage exige la publication des rapports.

« Les moutons sont découpés alors qu’ils sont toujours en vie, des vaches sont décapitées encore vivantes, des cochons sont brûlés vifs, tous les porcelets et tous les moutons sont étourdis sans aucune contention, décrit L214 dans son communiqué de presse. Des opérateurs hors de contrôle frappent et insultent les animaux. »

Les services de l’état dans le viseur

« Des animaux sont découpés et décapités en vie, décrit Cédric Villani, mathématicien et homme politique français, qui apparaît dans la vidéo. Ils sont frappés avant d’être tués. Ils sont brûlés vivants. Ces moutons, vaches, et cochons sont à la merci de quelques opérateurs hors de tout contrôle qui s’acharnent au mépris des règles. »

« Ce fleuve de souffrance n’est possible que parce que les services vétérinaires de l’état et la direction de l’abattoir responsables d’agir ne le font pas, accuse-t-il. Tout se déroule pourtant sous leurs yeux. » Cédric Villani termine son intervention en invitant les personnes à signer une pétition pour la fermeture de l’abattoir destinée à la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard.

La préfecture suspend l’activité de l’abattoir

En réponse à ces images, la préfecture annonce avoir décidé de la suspension temporaire de l’activité de l’outil d’abattage. « Cet abattoir fait l’objet d’un contrôle permanent par la DDETSPP (1) de la Nièvre, assure la préfecture dans son communiqué de presse diffusé hier, le 10 décembre 2025. Néanmoins, au vu des éléments visionnés, la préfète de la Nièvre a décidé la suspension temporaire de l’activité de l’abattoir. »

La préfecture précise que ses services, « en lien avec le ministère de l’Agriculture » vont analyser les « constats de non-conformité qui apparaissent sur la vidéo. Une plainte a été déposée ce jour par L214. Une enquête judiciaire étant en cours, les services de l’État ne pourront apporter aucun commentaire sur les images qui seront diffusées par l’association. »

(1) Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations qui est chargée de l’application de la réglementation relative à la protection animale.