Sur l’élevage de la Ville Es Archers à Iffendic (Ille-et-Vilaine), les deux poulaillers de 1 000 m² chacun disposent, sur un côté, d’un jardin d’hiver de 400 m² (57 m de longueur x 7 m de largeur). Ils font partie des premiers poulaillers en ventilation dynamique à être rénovés selon le modèle Terre-neuve du Groupe Michel. « Nous ouvrons les trappes pour accéder au jardin d’hiver à six semaines lorsque les dindes sont déjà emplumées. Elles restent ouvertes jour et nuit jusqu’au départ du lot », explique Chantal Lepage, l’éleveuse. Elle est à la tête d’un atelier avicole et porcin (180 truies) sur 175 ha, associée avec son gendre, Ludovic Perrin et trois salariés.

Baisse de densité

Le nouveau bâtiment permet d’augmenter la surface de 40 %, ce qui abaisse la densité d’animaux. Elle est passée de 7,5 à 5,15 dindes par m².  Les éleveurs ont profité de la construction pour changer les deux longs pans de leurs poulaillers et y ajouter des fenêtres (3 % de la surface). Ils répondent ainsi aux exigences sur le bien-être animal dans le cadre du cahier des charges des volailles certifiées. « Nous venons de finir le premier lot et les animaux se sont tout de suite approprié le jardin. Les dindes y étaient en continu », précise Chantal.

Le plus grand défi de ce bâtiment reste la gestion de l’ambiance. Les deux poulaillers qui datent respectivement de 1991 et 1994 sont en ventilation dynamique longitudinale qui fonctionne en dépression. Il faut à tout prix éviter les courants d’air, lorsque les trappes de sortie dans les jardins d’hiver sont ouvertes. La toiture du jardin d’hiver est isolée. Le rideau latéral est régulé automatiquement par un boîtier relié à des sondes de température. Le challenge était aussi d’avoir des trappes étanches lorsqu’elles sont fermées en début de lot, pour éviter des entrées d’air parasites, en particulier lorsqu’il fait froid l’hiver.

Sol bitumé

Les éleveurs ont fait le choix d’un bâtiment en double pente pour permettre la circulation des engins et notamment faciliter son nettoyage à l’aide d’un télescopique. Il n’y a pas de poteaux à l’intérieur. Pour la même raison, ils ont mis en place un sol bitumé comme à l’intérieur des poulaillers. Il a l’avantage d’être moins cher que le béton (24 €/m²) et d’être plus résistant. Le sol n’est pas lavé pour ne pas dégrader l’ambiance. Il est nettoyé à la balayeuse et désinfecté. Comme il n’y a pas de point d’eau ni d’alimentation dans le jardin, la litière composée de sciure et de copeaux de bois n’est pas très sale.

L’investissement dans le jardin d’hiver et la lumière naturelle représente un montant de 102 000 € par poulailler. En compensation, les éleveurs bénéficient d’une meilleure rémunération dans le cadre du respect du cahier des charges des volailles certifiées. Ils peuvent alors intégrer des plannings bien-être animal en dinde BBC (Bleu Blanc Cœur) ou en poulet ECC (European Chicken Commitment) puisque leurs bâtiments sont adaptés aux deux espèces.