Diviser le nombre de griffes de traite par deux sans augmenter le temps de travail, c’est possible. Dans le petit village mayennais des Portes de Coglais, Charly Prudor élève 50 montbéliardes. La journée, le troupeau profite des pâtures.

Matin et soir, les bovins rentrent pour la traite. Un retour d’une courte durée puisqu’en 1 heure, les 50 vaches sont libérées. Cette rapidité de traite est possible grâce à une salle en 2x8, montée en simple équipement, c’est-à-dire avec moitié moins de griffes que de places.

Ne pas voir double

Lorsque Charly a fait le choix de renouveler la salle de traite de l’exploitation, il voulait une machine avec du débit. « J’aime traire, ce n’est pas une contrainte pour moi, et je ne voulais pas que cela en devienne une avec le temps. Pour ça, je ne voulais pas dépasser une heure de traite, deux heures si on compte la préparation, le lavage et l’alimentation des veaux », explique-t-il. Chaque jour, la traite du matin a lieu à 7h00 et celle du soir débute à 17h30.

Pendant qu'un côté se fait traire, Charly s'occupe de préparer l'autre côté, ce qui lui évite les temps morts. (©  Louis Duval/GFA)

C’est avec ce cahier des charges que l’éleveur a choisi de passer d’une salle de traite vieillissante en 2x6 (datant de 1996) à une 2x8 en 2016, avec une possibilité de rajouter deux postes en fin de ligne. Pour l’équipement, c’est le danois SAC (groupe Boulamatic) qui a été sélectionné.

La raison de ce choix est la proposition d’une salle de traite en simple équipement, appelé aussi Swing Over. « Pour des raisons financières, j’ai opté pour le simple équipement, puisque mis à part les tubulaires, le prix est divisé par deux. Et pour huit postes, le prix n’est pas négligeable. »

Les griffes sont fixées au centre de la salle de traite, et peuvent pivoter d'un quai à l'autre facilement. (©  Louis Duval/GFA)

L’ancienne salle de traite, déjà en simple équipement avait convaincu Charly dans son fonctionnement, avec très peu de temps mort. C’est pourquoi le choix n’a été à aucun moment une prise de risque au sujet d’une potentielle perte de temps : « Je suis seul à traire. Une fois que j’ai branché un côté, je m’occupe de l’autre. J’ai le temps d’appliquer le produit de post-trempage, de sortir le lot, de faire rentrer les vaches, de leur déposer la mousse et d’essuyer avec du papier. Généralement, les vaches du côté opposé sont toutes décrochées automatiquement et je peux ainsi brancher le nouveau lot sans perdre de temps. »

Pas de perte de temps

Pour faciliter la liaison entre les deux côtés, tous les branchements des griffes sont fixés au centre de la salle de traite, sur un pivot pouvant aller d’un quai à l’autre. Près de chaque point d’accroche, un boîtier suit en continu la traite, donnant des données en direct comme le litrage et le temps de traite, en affichant aussi les courbes pour un effet visuel.

Chaque poste dispose d'un boîtier qui affiche les données de traite en temps réels. (©  Louis Duval/GFA)

Concernant l’entretien, les manchons sont deux fois moins nombreux, mais travaillent deux fois plus par rapport à une 2x8 classique. Le renouvellement des pièces d’usure se fait donc deux fois plus souvent, mais coûte deux fois moins cher. Pour le lavage, Charly branche les 8 griffes sur les supports positionnés sur un des deux côtés de la salle. Là aussi le coût réduit entre en jeu puisque seul huit sont nécessaires.

« Avoir une 2x8 pour 50 vaches me permet d’avoir des journées plus faciles à organiser en semaine, et des week-ends en famille plus agréables. Il est plus simple de s’absenter en journée avec seulement une heure de traite. Même pour les vaches, ne pas attendre trop longtemps est une bonne chose. »