Via cette installation de la 13e DBLE (demi-brigade de légion étrangère), entamée en janvier 2016 en dépit de l’historique antimilitariste de la région, « les armées retissent un lien privilégié avec ce département et sa population », a-t-elle souligné en visite dans le camp.
La lutte contre l’extension du camp du Larzac, dans le village de La Cavalerie, avait alimenté une farouche mobilisation dans les années soixante-dix, jusqu’à l’abandon du projet en 1981 par François Mitterrand, tout juste élu président de la République.
Une installation réfléchie
Pour contribuer à dissiper toute grogne, l’armée a commandé à l’Insee une étude statistique sur l’impact des premières années d’installation des Légionnaires, qui ont succédé à la centaine de militaires et civils du Centre d’entraînement de l’infanterie au tir opérationnel (Ceito) précédemment implantés dans le camp.
Au total, en incluant le personnel militaire et civil de la base, l’Insee, à la fin de 2017, recensait 1 410 emplois directs et indirects créés, soit 11 % de l’emploi salarié du bassin de la sous-préfecture proche de Millau. La DBLE s’est installée progressivement, pour conclure à la fin de 2018 sa montée en puissance à quelque 1 300 personnes.
L’État, a souligné la secrétaire d’État, va aussi investir 120 millions d’euros d’ici au 2023 pour parfaire la réinstallation dans ce camp d’une unité qui y avait été créée en 1940 mais était depuis restée basée à l’étranger, dernièrement Djibouti et les Émirats Arabes Unis.
Renouveau du territoire
Au-delà des retombées purement économiques, cette implantation, qui s’accompagne de l’arrivée de quelque 300 familles d’officiers, contribue aussi au maintien des services publics – éducation, santé – avec notamment le déblocage de la construction d’un collège et l’accélération de la création d’une maison de santé à La Cavalerie.
« C’est le signe d’un État qui n’abandonne pas ses territoires », a insisté Mme Darrieussecq.
Le rapatriement de la 13e DBLE, notamment mobilisée pour l’opération Sentinelle et au Mali en 2018 a été décidé dans le cadre de la réponse aux attentats de 2015 à Paris, a rappelé le colonel Jacques Bouffard, qui commande le camp.
Il s’est félicité d’une intégration locale réussie du personnel militaire, grâce notamment aux efforts de concertation avec les élus et habitants et à l’engagement pris de ne pas étendre le camp.