Le développement du robot Sweeper, financé par le programme européen Horizon 2020, vient de franchir une étape décisive avec une première récolte en conditions réelles. L’engin est un monstre jaune qui ressemble à un robot de manutention pour les centres logistiques. L’essentiel de la technologie se trouve dans le bras de récolte.

 

Des flashs lumineux sont émis afin que les caméras du robot puissent identifier le poivron à maturité. Les longs doigts métalliques s’approchent alors du fruit et une petite scie coupe son pédoncule. Il tombe alors dans la main robotisée qui se charge de le déposer dans la caisse. Il faut environ 30 secondes pour cueillir un poivron et passer au fruit suivant.

Une technologie basée sur le deep learning

La robotisation de la récolte du poivron pose plus de difficultés que pour certains autres fruits et légumes car les plants ont de très nombreuses feuilles et la végétation se développe dans des directions imprévisibles. Le robot doit donc apprendre rapidement de ses erreurs grâce à l’intelligence artificielle et notamment au deep learning (apprentissage automatique avancé). Les ingénieurs l’entraînent par exemple à reconnaître les fruits mûrs grâce à des exercices de simulation à partir d’images que le robot conserve ensuite en mémoire.

Une efficacité encore limitée

Lors des derniers tests en conditions optimales, le robot a été capable de ramasser 62 % des poivrons mûrs. Selon les chercheurs, il n’est pas réaliste d’envisager un score de 100 % pour le moment. En conditions réelles dans une serre commerciale, son efficacité est tombée à 31 %. La marge de progrès est donc importante mais Sweeper progresse à chaque sortie, grâce à l’intelligence artificielle.

Le financement s’arrête en novembre 2018 et les trois universités impliquées dans ce projet (Wageningen aux Pays-Bas, Ben-Gurion en Israël et Umea en Suède) sont désormais à la recherche de partenaires pour la commercialisation du Sweeper.