L’avenir s’assombrit pour les maraîchers de Cornouailles, cette bande de terre située à l’extrême ouest de l’Angleterre. Le recrutement de main-d’œuvre pour la récolte des choux-fleurs et des navets est toujours difficile dans cette région excentrée, et le Brexit promet de compliquer encore l’affaire. En effet, depuis une dizaine d’années, l’essentiel de la main-d’œuvre vient de la Pologne, des Pays Baltes et de la Roumanie. Un flot de saisonniers étrangers qui va se tarir avec la sortie de l’Union européenne. Un groupe de maraîchers s’est rapproché de l’Université de Plymouth afin de trouver une solution pour la récolte du chou-fleur, une activité qui est difficilement mécanisable.
Reproduire le geste de l’humain
La coupe du chou-fleur offre une contrainte de taille : il faut évaluer le degré de maturité du légume afin de décider s’il est prêt à être coupé. L’idée des chercheurs de l’université est donc de doter le robot des mêmes facultés que la main et l’œil humains. Le bras robotisé est équipé d’une main avec cinq doigts garnis de capteurs. Cette main cybernétique se pose sur la tête du chou pour la palper et déterminer sa maturité.
Parallèlement, des capteurs optiques évaluent la couleur de la tête afin de confirmer la maturité. Si le chou est prêt pour la récolte, le bras robotisé coupe la tête avec quelques feuilles. Le robot est actuellement en phase de test chez plusieurs maraîchers. L’objectif est qu’il soit opérationnel pour 2019, année de la sortie de l’Union. Humour britannique ou ultime provocation, ce projet de recherche est financé par des fonds européens !
