«La gestion du travail est beaucoup plus souple depuis que le robot d’alimentation a été mis en place, souligne Jean-Luc Bérard. Grâce à lui, nous avons pu gérer plus facilement des problèmes de santé, même si ce n’était pas le but initial. »
À la tête de 140 vaches à Noyen-sur-Sarthe (Sarthe) avec sa femme, Sylvie Beauvais, Jean-Luc estime que l’outil leur a fait gagner 20 h de travail par semaine, de quoi bouleverser l’organisation de l’exploitation. « Le but de l’investissement était aussi de transmettre une exploitation moderne et fonctionnelle à notre fille », précisent-ils. L’EARL Bérard-Beauvais est une pionnière parmi les exploitations allaitantes. Dans ce cadre, les exploitants ont été sollicités pour répondre à des questions sur le fonctionnement de l’appareil. En octobre, ils ont même reçu un groupe de 127 personnes. « Les visiteurs ont été étonnés par la capacité de l’outil à incorporer les fourrages », déclare Jean-Luc, qui se réjouit de la souplesse de travail générée par l’outil. « Nous rechargeons la cuisine (réserve du robot) quand nous voulons », ajoute-t-il. Le rythme est souvent trois fois par semaine en fonction des autres impératifs de l’exploitation et pour libérer le week-end de cette contrainte.
« Après la réorganisation des bâtiments, nous avons augmenté le cheptel de 20 vaches car nous disposions d’une production fourragère suffisante, ajoute-t-il. Cela nous aidera à amortir plus facilement notre investissement. En revanche, pour des raisons sanitaires, nous n’achèterons pas d’animaux à engraisser. »
Les exploitants comptent bien grappiller encore quelques heures. Pour l’instant, le rechargement de la cuisine en foin nécessite le déroulage des balles. « Nous réfléchissons à l’opportunité d’intégrer soit une Cuma qui dispose d’une autochargeuse pour récolter et stocker le foin en vrac, soit une Cuma équipée d’une presse qui hache le foin. Ainsi le foin pourrait être déposé directement dans la case de la cuisine. »
Des nuits plus sereines
Les détecteurs de vêlage ont, eux aussi, bouleversé la vie des exploitants. « Nous n’avons plus besoin de nous lever inutilement, précise Jean-Luc. À chaque alerte pour une vache, nous savons que le vêlage interviendra rapidement. »
Le résultat n’est peut-être pas imputable totalement aux détecteurs, mais les exploitants se réjouissent de la baisse du taux de mortalité des veaux en 2017.