C'est devant un public plutôt dubitatif que Lely a lancé son robot racleur Discovery en 2005. A l'époque, les éleveurs ne semblaient pas motivés pour investir dans une tâche sans valeur ajoutée, comme le raclage. Dix ans plus tard, le constat est sans appel. Le Discovery et ses concurrents conçus par DeLaval, GEA et Miro sont devenus un moyen relativement économique d'alléger une astreinte quotidienne. Il faut compter autour de 10 000 euros pour un robot de raclage, auquel il faut rajouter un éventuel système de guidage au sol et des options telles que la pulvérisation d'eau. L'avantage du robot est qu'il peut suppléer l'éleveur dans toutes les installations libres sur béton, que ce soit sur caillebotis ou aires d'exercice faiblement paillées. Contrairement au raclage classique par système à câbles, il ne nécessite pas de gros oeuvre ni d'intervention régulière de l'éleveur pour le mettre en route et l'arrêter. Plusieurs robots sont disponibles sur le marché. Certains ne conviennent qu'aux caillebotis, d'autres sont plus polyvalents. Petit tour d'horizon de l'offre.
CINQ ACTEURS PRINCIPAUX
Le MiroBot pour les fumiers pailleux. Le constructeur franc-comtois Miro propose le seul robot capable de vraiment racler les fumiers pailleux sur les aires rainurées. Doté de deux ou trois roues motrices, le MiroBot possède une force de poussée de 550 kg. Contrairement à la concurrence, sa mise en place nécessite un peu de génie civil puisqu'il est guidé au sol par une rainure de 15 x 45 mm. La pelle de raclage s'escamote au moyen d'un vérin électrique. Ce mouvement s'effectue en marche arrière pour éviter le retour des déjections. Le MiroBot est animé par un motoréduteur de 250 W alimenté par deux batteries. La recharge s'effectue au niveau d'une borne située en bout de parcours.
Le RS 250 guidé par transpondeurs. Le robot racleur de Delaval est destiné en priorité au travail sur caillebotis. Son trajet est programmé sur un serveur web, en fonction des besoins de l'éleveur. Il est possible de programmer cinq trajets différents au cours de la journée et de les faire évoluer en temps réel. En contrepartie, l'éleveur doit disposer d'une connexion internet dans la stabulation, avec liaison WiFi ou Bluetooth vers le robot. DeLaval s'assure que le robot ne sort pas de son parcours prédéfini grâce à l'incorporation de transpondeurs dans les caillebotis de la stabulation. Ces derniers maintiennent le robot sur des rails virtuels. Le moteur de traction délivre 165 W, celui de la direction 90 W. Il faut six heures pour recharger complètement le robot.
Des rebords pour le SROne. Comme le RS 250 et le Discovery de Lely, le SROne de GEA se destine au raclage sur caillebotis dans les moyennes et grandes structures. Contrairement à ses concurrents, il se déplace librement, sans parcours prédéfini. Il est guidé par des rebords fixes qui s'installent dans la stabulation, le long des logettes, lors de l'acquisition du robot. Une roue folle placée à l'arrière lui permet de pivoter sur lui-même.
Un jet d'eau sur le Discovery. Pionnier de la technique, Lely lance sa deuxième génération de robot de raclage, le Discovery 90 SW. Ce robot intègre désormais un système de pulvérisation d'eau, pour ajouter le nettoyage au raclage. Une deuxième station de charge réapprovisionne le Discovery en eau. Il s'y connecte par le système de perche embarquée, ce qui entraîne l'ouverture automatique d'une vanne. Son réservoir se remplit avec la quantité d'eau nécessaire pour, au moins, un parcours complet.
Happel racle les tapis. Peu connu en France, Happel est un spécialiste du manchon trayeur Outre- Rhin. Il possède aussi une gamme de matériels de stabulation, dont un robot de raclage conçu pour travailler sur les sols recouverts de tapis en caoutchouc.