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Une circulation sans pépins, c’était l’objectif des associés du Gaec Goisbault, lorsqu’ils ont installé en 2010 une porte de pâturage intelligente. En traite robotisée depuis 2003 à L’Huisserie, dans la Mayenne, Ludovic Goisbault fait le choix de conserver le pâturage. Les cent prim’holsteins profitent ainsi de vingt hectares d’herbe autour d’un bâtiment construit en leur centre.

« Nos vaches sortent dès le début de février, explique Ludovic. L’après-midi, j’ouvre les portes mais, le matin et la nuit, c’est la porte intelligente qui fait le travail. » La circulation des vaches suit alors un ordre bien établi. La porte intelligente est située dans le parc d’attente de la traite et permet d’orienter les vaches soit vers la table d’alimentation, soit vers le pâturage, pour éviter les bouchons.

En passant par la porte, les vaches prêtes pour la traite sont renvoyées vers la table d’alimentation, alors que les autres peuvent sortir pâturer. (©  Claire Charrassin/GFA)

Gérer les écarts de traite

Avec deux robots, soit 50 vaches par automate, la traite se fait sans encombrement. « Une vache bonne à traire n’est pas bloquée dans le parc d’attente. La porte intelligente, n’est pas une prison. L’idée est juste de retenir les vaches ayant d’importants écarts de traite », détaille Ludovic. La journée, les restrictions sont larges, acceptant une sortie jusqu’à deux heures après l’autorisation de traite. Mais à partir de 19 heures, les sorties sont soumises à un régime plus strict.

« Si je laisse mes vaches sortir dans la soirée alors qu’elles sont presque prêtes pour la traite, il est probable qu’elles aillent passer la nuit dehors, pour ne revenir que le lendemain matin. » Ludovic a programmé le refus de sortie dès trois heures avant l’autorisation de traite entre 19h00 et 5h00 du matin. Il est ainsi sûr que les vaches partant au pré pour la nuit ont été traites au préalable.

Les barrières de sortie bénéficient d’un système anti-retour, pour empêcher les vaches de s’engager dans le mauvais sens de circulation. « La porte intelligente fluidifie le trafic. Avant, les vaches devaient passer par le robot pour sortir au pâturage. Le parc d’attente était donc souvent encombré », se rappelle-t-il.

La porte intelligente est située dans le parc d’attente de la traite. (©  Claire Charrassin/GFA)

Ludovic a divisé ses pâtures en vingt paddocks, utilisés progressivement à partir de février. Il bouge le fil avant matin et soir. « La majorité du troupeau est revenue au bâtiment le matin. Je vais chercher les dernières vaches et je bouge le fil pour le paddock suivant », explique-t-il. Un tour dure environ 24 jours, « mais c’est avant tout la pousse de l’herbe qui guide la durée de pâturage. »

Fermer les cornadis

Ludovic distribue 12 kg de matière sèche (MS) de maïs ensilage et 5 à 6 kg de MS d’herbe ensilée (dont 1,5 kg sous forme enrubannée) en ration hivernale. Dès le printemps, et tant que l’herbe foisonne, il donne en moyenne 5 kg de MS de maïs ensilage. La part d’ensilage augmente de nouveau à l’été, quand l’herbe se fait plus rare. La ration est distribuée à l’automotrice à 7 h du matin. « Quand l’herbe est abondante dehors, je ferme rapidement les cornadis pour inciter les vaches à sortir », explique Ludovic. Sa philosophie : « Faire du lait avec l’herbe, et donc être bon sur la qualité du fourrage. »