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En plein mois de juillet, la stabulation des vaches montbéliardes du Gaec de Conroc est déserte. Jusque-là, rien de surprenant pour une période de pâturage en AOP Cantal. Un bruit de fond manque à l’appel… Celui des robots de traite, qui ont aussi disparu. Ils ont suivi les vaches et sont installés 900 mètres plus haut, entre le début de mai et la fin d'octobre. Une zone boisée sépare les deux sites, et les pâtures s’éloignent jusqu’à 2 kilomètres du bâtiment principal.

« Nous avons toujours eu deux bâtiments, dont un plus petit au milieu des estives, dans lequel nous déplacions la machine à traire », se souvient Régis Augeyre, un des trois associés du Gaec situé à Mur-de-Barrez, dans l’Aveyron. Seulement, lors de l’augmentation du cheptel en 2016, l’installation en 2 x 5 ne suffisait plus. « Un nouvel investissement était nécessaire. Après quatre années de réflexion, nous avons opté pour des robots de traite à déplacer l’été. »

60 000 € d’investissements

Robots, bureau, local des machines… Tout est condensé sur quatre roues pour être déplacé. Les deux robots ne quittent pas la remorque en Inox de 12,5 mètres de longueur, conçue sur mesure pour environ 30 000 €. À cela s’ajoutent des aménagements à hauteur de 30 000 €, notamment dans les bâtiments. « Nous devions rétablir les quais de traite à 50 cm du sol sur les deux sites. »

Quelques chemins avec des dalles alvéolées ont été mis en place afin que les animaux accèdent à toutes les pâtures depuis les robots. « Nous devions investir pour de meilleures conditions de travail. Ce n’est pas simple à mettre en place, mais nous sommes totalement satisfaits de ce système. » En hiver, le site d’estive accueille les génisses et lots de vaches taries.

Les deux robots de Régis Augeyre et ses associés sont fixés sur une remorque longue de 12,5 mètres, conçue sur mesure pour les déplacer sur le site d'estive. (©  Cécile Prétot/GFA)

100 % pâturage jour et nuit

L’organisation est rodée sur les 35 hectares de pâturage : un paddock de 2 hectares dure quatre jours, soit un demi-hectare par jour. Le retour sur parcelle a lieu tous les 25 jours environ, voire 28 jours lorsque la pousse de l’herbe ralentit. « Le soir, on décale le fil pour le matin, et le matin, on décale le fil pour le soir, explique Régis. Le reste, c’est la porte intelligente qui le gère. »

Cette porte de tri fait aussi le voyage sur le site d’estive (lire l’encadré ci-dessous). Elle oriente les animaux entre deux paddocks, vers la parcelle de nuit ou de jour selon l’heure du passage à la traite. « Les vaches ont du foin à volonté et 2 à 3 kg d’aliment par jour au robot. » Lorsque l’herbe manque, les associés redescendent les robots dans le bâtiment principal.

« Il nous est arrivé de le faire entre août et septembre, et de les remonter pour la repousse du début d’automne », explique Régis. Dix hectares supplémentaires offriraient une plus grande marge de manœuvre. « Nous réformons des animaux au printemps pour avoir moins de vaches à nourrir en estive. Nous passons de 115 vaches en hiver à 95 en été. »